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décembre 2024

Le Bitcoin a dépassé les 100 000 $

Une pièce de plus dans la machine à carbone ?

Auteurs et autrices : Florian Zito

Résumé executif

Le but de cette publication est d’identifier les divers enjeux carbone du Bitcoin, vu comme moyen de paiement, support de placement ou comme actif changeant des comportements économiques. Elle n’a pas vocation à prendre position sur cet outil ni sur les débats dont il fait l’objet. 

L’explosion récente du prix du Bitcoin, qui a récemment dépassé la barre symbolique des 100 000$/BTC[1], a suscité beaucoup d’attention et ravivé des critiques relatives à son empreinte environnementale, en raison de sa consommation énergétique croissante (121 TWh en 2023 selon le Cambridge Bitcoin Electricity consumption index (CBECI), soit 0,5% de la production d’électricité mondiale, ou 35% de la production d’électricité du Royaume-Uni). Nous allons montrer :

 

  • Qu’à moins de représenter une part significative des paiements et de baisser drastiquement l’intensité carbone associée à la sécurisation du réseau, l’empreinte carbone par paiement reste supérieure via Bitcoin par rapport à un paiement classique mais que ce constat doit être nuancé par le coût carbone marginal d’une transaction quasi-nul

 

  • Que cette métrique doit être secondée par d’autres, Bitcoin étant moins reçu aujourd’hui comme instrument de paiement que comme objet d’investissement, voire comme réserve de valeur potentielle.

 

  • Qu’en comparant l’empreinte carbone par $ placé sur Bitcoin, dans l’immobilier, sur un livret A, et dans de l’or, la performance de Bitcoin est moindre par rapport à celle de l’or et de l’immobilier, mais très largement inférieure à celle du livret A aujourd’hui, même dans la perspective d’une décarbonation de l’économie.

 

  • Que la question du point de vue du climat pour Bitcoin doit en premier lieu s’inscrire dans une discussion économique et monétaire plus large : la croyance dans son appréciation du point de vue du prix peut drainer une partie des flux qui s’orienteraient vers le financement de l’économie réelle par un surcroît d’épargne, ce qui est susceptible d’entraîner deux effets opposés : un ralentissement des flux physiques résultant de la moindre consommation au profit de l’épargne, mais le risque, dans le même temps, de financer insuffisamment l’effort de transition écologique. C’est cet effet qui est le plus décisif du point de vue du climat.

 


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