<h2>Résumé de l’article&nbsp;</h2><ul><li>La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont révélé au grand jour la dépendance de nos économies aux ressources en matières premières.&nbsp;</li><li>Si la trajectoire de décarbonation de nos économies passe par la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles, elle va accroître nos besoins en métaux, nécessaires pour certaines technologies «&nbsp;décarbonantes&nbsp;», telles que les énergies renouvelables ou les batteries.&nbsp;</li><li>Les chaînes de valeurs de ces métaux sont actuellement très fortement dominées par l’Asie.</li><li>La transition bas-carbone impose à l'Europe d'adopter une stratégie concertée lui permettant de viser une forme de résilience vis-à-vis des matières premières indispensables, afin de rester maîtresse de son destin. Le contexte géopolitique actuel ne fait qu’ajouter à cette urgence. Quatre leviers sont à sa disposition&nbsp;:&nbsp;<ul><li>La sobriété</li><li>La circularité</li><li>La structuration de chaînes de valeurs durables</li><li>L’invention d’un nouveau rapport aux ressources, vues comme un bien commun pour l’humanité, et d’une gouvernance adéquate</li></ul></li></ul><h2>Introduction&nbsp;</h2>En France et en Europe, la pandémie de covid a révélé une forte dépendance extérieure sur des produits devenus vitaux comme les masques, les gants ou les vaccins. La guerre en Ukraine, en plus de la terrible crise humanitaire qu'elle engendre, a mis au jour une autre dépendance du continent : celle de l'approvisionnement en matières premières, énergétiques comme métalliques. Les répercussions économiques de la flambée des prix de denrées alimentaires, métaux et hydrocarbures exportées par la Russie et l'Ukraine manifestent la fragilité de nos chaînes valeur globalisées, et illustre combien les choix d'approvisionnement ne sont pas anodins pour le fonctionnement de nos économies et de nos industries. Alors que la transition bas-carbone va augmenter drastiquement les besoins en métaux critiques, elle invite à repenser nos chaînes de valeur pour rester maître de notre destin.&nbsp;<h3>A. La transition vers une économie bas-carbone pourrait augmenter significativement la demande mondiale en matières premières&nbsp;</h3>Dans le paquet climat Fit-for-55, l'Union européenne s'est fixé des objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de -55% en 2030 (vs. 1990), touchant l'ensemble des secteurs de l'économie. La transformation bas-carbone va augmenter drastiquement la demande pour certaines ressources minérales, qui jouent un rôle crucial dans certaines technologies de décarbonation.&nbsp;Comme synthétisé dans le tableau ci-dessous, lithium, nickel, cobalt et graphite sont essentiels pour la construction de batteries de véhicules électriques, les terres rares<a class="footnoteLink" href="#footnote-1">[1]</a> pour les aimants permanents utilisés dans les turbines éoliennes offshore et les moteurs électriques de véhicules électriques. Par ailleurs,&nbsp;les réseaux électriques nécessitent une importante quantité de cuivre et d’aluminium.<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/Capture_d_ecran_2022_04_27_a_14_55_31.png"></figure>Source : Agence Internationale de l'Énergie, The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transition&nbsp;Pour appréhender les ordres de grandeur, le scénario Sustainable Development ("SDS") de l'Agence Internationale de l'Énergie ("AIE") prévoit que d'ici 2040, la consommation mondiale des métaux et matériaux<a class="footnoteLink" href="#footnote-2">[2]</a> liée à ces technologies de décarbonation devrait être multipliée par au moins 4. Aujourd’hui, la demande mondiale de nickel et de cobalt est essentiellement induite par des consommations qui ne sont pas en lien avec la transition. Mais la croissance du marché des batteries de véhicules électriques induirait à elle-seule une multiplication de la consommation de lithium par 40, de cobalt par 21 et de doubler la demande totale en nickel à horizon 2040. La consommation de terres rares, liée à l’éolien, devrait quant à elle être multipliée par 7.<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/HMA_CLB_2.png"></figure><figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/HMA_CLB_3.png"></figure>Source: AIE, The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transition&nbsp;En France, les scénarios S1 à S4 de l'ADEME – de forte activation de levier de sobriété à forte activation de levier technologique&nbsp;– indiquent que la consommation de lithium par rapport à son niveau actuel devrait être multipliée d'un facteur de 5 à 7, et celle de cobalt de 1 à 2 d’ici 2050. La quantité d'acier, d'aluminium et de cuivre, essentiellement induits par la demande en véhicules neufs (qui représente 60 % de la demande totale pour l’acier, 90 % de celle d’aluminium et de 75 % de celle du cuivre) suit dans chacun de ces scénarios l’évolution du volume de ventes, qui varie de 1,5 à 3 millions des scénarios S1 à S4, contre 2,5 millions en 2020<a class="footnoteLink" href="#footnote-3">[3]</a> .<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/HMA_CLB_9.png"></figure><figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/HMA_CLB_6.png"></figure>Source: ADEME, Feuilleton matériaux de la transition 2050&nbsp;<h3>B. La structuration actuelle des chaînes de valeur, mondialement fragmentées, fait apparaître une nouvelle géopolitique des ressources</h3>La guerre en Ukraine a profondément déstabilisé nos économies en se répercutant sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, suite à l'envol du prix de matières premières - blé, maïs, gaz et pétrole, dont les deux pays belligérants sont parmi les principaux exportateurs. Des métaux et gaz ont également atteint des prix records : aluminium, nickel, palladium, titane, krypton et néon. Or ils ont la spécificité d'être&nbsp;indispensables aux technologies de transition : ils entrent dans les procédés de fabrication des véhicules électriques (VE), du solaire photovoltaïque, de l'éolien, et de la production des semi-conducteurs, que l'on retrouve dans tous les smartphones, voitures et ordinateurs, et sans lesquels nul produit numérique n'est possible.Ainsi&nbsp;90% du gaz néon provient d'Ukraine.&nbsp;La Russie produit&nbsp;:&nbsp;<ul><li>40% du palladium (semi-conducteurs et pots catalytiques)&nbsp;;</li><li>10% du platine (moteurs diesel et piles à combustible pour véhicules à hydrogène)&nbsp;;</li><li>6% de l'aluminium mondial.</li></ul>Concernant ce dernier, la France importe 50% de ses besoins dont un tiers auprès de la Russie.&nbsp;La dépendance est encore plus forte pour l’alumine, qui sert à la production d’aluminium primaire, dont l'Hexagone importe 80% de ses besoins auprès du géant russe Rusal<a class="footnoteLink" href="#footnote-4">[4]</a>.Ces chiffres illustrent une réalité globale : les ressources minérales sont très concentrées, tant au niveau de la production que du raffinage, et ce d’un point de vue à la fois géographique et capitalistique. Les processus de fabrication modernes nécessitent donc l’orchestration d’une grande variété d’intrants non substituables, et provenant d'un nombre très restreint de pays, où, incidemment, la Chine se taille la part du lion.&nbsp;<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/HMA_CLB_7.png"></figure>Source : AIE, The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transition&nbsp;Force est de constater que l'Union européenne est en position de dépendance quasi totale pour l'approvisionnement de ses&nbsp;matières premières, et notamment celles rendues indispensables par son ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu'elle entend mettre en œuvre.&nbsp;

Une matière première est dite critique quand elle présente à la fois une grande importance économique - essentielle pour des secteurs industriels qui créent de la valeur ajoutée et des emplois, et sans substitut immédiat - et un risque élevé de pénurie d'approvisionnement. La Commission européenne a listé 30 matières premières critiques, dont elle ne produit que 3 %, et dont plus de 50 % viennent de Chine<a class="footnoteLink" href="#footnote-5">[5]</a>. L'UE n’est présente que sur des marchés de niches pour la production de batteries et de composants.

L’atteinte de la neutralité carbone globale d’ici 2050 implique de se passer des combustibles fossiles dans les trois prochaines décennies. Une fois les réductions de consommation d’énergie liés aux efforts de sobriété et d’efficacité intégrées, la fraction résiduelle nécessaire d’énergie consommée pour les activités humaines devra être décarbonée.&nbsp;Cela déplacera l’actuelle concurrence d’accès aux combustibles fossiles vers les métaux essentiels aux technologies décarbonantes, qui fonctionnent à l’énergie bas carbone.&nbsp;Les ressources minérales rejoignent donc les hydrocarbures en tant qu’enjeu géopolitique majeur. Les États, se positionnant comme potentiels rivaux sur l'obtention des matières premières critiques, développent, pour certains, une logique d’autosuffisance ou de moindre dépendance afin d'en sécuriser l'approvisionnement.Des stratégies de souveraineté économique ont ainsi vu le jour en Russie à la suite des sanctions de 2014 liées à l’annexion de la Crimée, en Inde avec le "Make in India", et en Chine avec le plan «&nbsp;Made in china 2025&nbsp;» - pays dont le cas est singulier sur l'échiquier mondial de l'accès aux ressources. Pékin produit aujourd'hui 86% des terres rares, fruit d'une stratégie mise en œuvre depuis plusieurs décennies Afin d'assurer son indépendance industrielle, elle a organisé une montée en gamme et développé des entreprises verticalement intégrées, ce qui lui permet de contrôler des maillons-clés de chaînes de valeur de ces métaux. Forte de sa position dominante, elle n'a pas hésité à imposer une distorsion de prix par des réductions de quotas à l'export en 2011, puis par des hausses massives de sa consommation intérieure, maintenant de facto la pression sur ses clients importateurs, au premier rang desquels les États-Unis et l'Europe.&nbsp;<h3>C. La transition bas-carbone impose à l'Europe d'adopter une stratégie concertée lui permettant de viser une forme de résilience vis-à-vis des matières premières nécessaires. Ceci afin de rester maîtresse de son destin. Le contexte géopolitique actuel ne fait qu’ajouter à cette urgence.</h3>Quatre leviers, complémentaires les uns des autres, s’offrent à l’Europe pour viser cette résilience<a class="footnoteLink" href="#footnote-6">[6]</a>, et concilier les besoins en matières premières induits par les activités humaines d’une part avec les limites planétaires d’autre part :&nbsp;<ol><li>La sobriété, c’est-à-dire la réduction massive de nos besoins de consommation, en priorité, et au plus vite&nbsp;;</li><li>L’accroissement de la circularité et du recyclage ensuite&nbsp;;</li><li>Puis, la structuration de chaînes de valeurs durables pour les besoins non couverts par les deux premiers leviers&nbsp;;</li><li>Enfin, envisager une rupture d’approche concernant les ressources, vues comme des communs et non des biens matériels classiques appropriables par une fraction d’humains seulement.</li></ol>1/ Le premier levier est donc de diminuer les besoins en matières premières, en reconsidérant notre consommation à l’aune de besoins repensés, visant le nécessaire et non le superflu. La sobriété est ainsi le premier pas, indispensable, pour limiter notre dépendance à ces productions. Elle invite à réévaluer ce qui a de la valeur dans nos consommations, et ce dont on pourrait se passer. Elle ouvre également une voie majeure d’innovation, pour substituer autant que possible aux matériaux actuels des matériaux sobres en carbone et moins critiques.&nbsp;2/ Le deuxième levier consiste à développer une utilisation efficiente des ressources déjà présentes sur les territoires par l’optimisation des capacités de recyclage, en investissant massivement en vue d'accélérer la circularité de l’économie.&nbsp;Le recyclage dans la filière batterie est à cet égard un enjeu de premier plan. Prenant la mesure de l’urgence, le règlement européen en cours d’étude sur la filière batteries a rehaussé les taux de récupération et les seuils de collecte des métaux.&nbsp;De manière générale, l’amélioration du recyclage se confrontera à nos capacités à optimiser la collecte. Cela dépendra aussi de l’ingéniosité des industriels dans l’amélioration des procédés, mais également des règlementations, françaises et européennes, propres à renchérir le coût des produits carbonés. Ceci rendant l’utilisation des matières recyclés moins coûteuses que celle des matières premières vierges.&nbsp;«&nbsp;Les coûts de&nbsp;collecte&nbsp;et de logistique&nbsp;représentent une part importante du coût de&nbsp;recyclage des batteries. Aujourd’hui la chaîne de valeur&nbsp;du recyclage des batteries&nbsp;n'existe pas encore&nbsp;en Europe.&nbsp;Le business model de cette industrie est encore&nbsp;à définir mais dans tous les cas les volumes à recycler seront très significatifs et il est important de disposer d’un&nbsp;processus compétitif&nbsp;pour recycler les batteries en fin de vie à moindre coût et avec le moins d’émissions de CO2 possible.&nbsp;» Julien Masson,&nbsp;Directeur de la Stratégie, Eramet.<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/HMA_CLB_8.png"></figure>Source: AIE, The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transition&nbsp;3/ Le troisième levier réside dans la structuration de chaînes de valeurs durables pour les besoins non couverts par les deux premiers leviers.&nbsp;Lorsque nos besoins, mêmes sobres, dépassent les ressources primaires ou secondaires accessibles sur notre territoire, la maîtrise des&nbsp;étapes suivantes de la chaîne de valeur (raffinage, précurseurs de produits finis, produits finis apparaît cruciale pour l'Europe. Ces activités, localisées sur son territoire, devront être décarbonées, ce qui induira un coût d’investissement plus élevé. Des règles de marchés protectrices de ces investissements devront être mises en œuvre, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières en cours de discussion en étant un début d’esquisse.&nbsp;&nbsp;«&nbsp;Comment développer une industrie&nbsp;européenne de la batterie compétitive&nbsp;?&nbsp;Si les coûts de production des batteries en Europe s’avéraient plus élevés qu’en Chine, est-ce que le consommateur choisira de payer plus cher une voiture française ?&nbsp;Aujourd’hui&nbsp;en Europe, le consommateur ne sait d'où vient sa batterie&nbsp;ni dans quelles conditions elle&nbsp;a été produite.&nbsp;Il est important de développer une transparence sur la chaine de valeur des batteries&nbsp;» Julien Masson, Eramet.Concernant l’extraction des matières non présentes sur le continent, la mise en œuvre d’une diplomatie européenne des matières premières est impérative.&nbsp;A l’instar de la stratégie japonaise de sécurisation de ses approvisionnements, un trio d’acteurs devrait agir de façon planifiée pour orchestrer cette stratégie européenne&nbsp;:&nbsp;<ul><li>Les pouvoirs publics&nbsp;(la Commission européenne par exemple, sous un mandat qui pourrait s’inspirer de celui mis en place lors des achats centralisés de vaccins pendant la crise sanitaire) ;</li><li>Les industriels du secteur&nbsp;;</li><li>Les acteurs de financement.</li></ul>A ce triumvirat se joindraient des représentants de la société civile. Le rapport Varin<a class="footnoteLink" href="#footnote-7">[7]</a> fait un pas modeste dans ce sens avec l’idée de fonds d’investissement dans les métaux stratégiques pour la transition énergétique, mais avec un prisme Français, et en omettant la participation de la société civile.&nbsp;Par ailleurs, si cette approche ne fait que répliquer une dynamique historique d’appropriation de matières ailleurs pour nos besoins ici,&nbsp;elle perpétuera la malédiction des ressources naturelles<a class="footnoteLink" href="#footnote-8">[8]</a> ou mal hollandais. La relation entre pays producteurs et pays consommateurs ne devrait pas être uniquement commerciale, mais un réel accord de co-développement, en particulier quand ces pays sont dans une situation notable de sous-développement&nbsp;:<ul><li>Garantie de l’accès pour le pays producteur à la fraction de la matière extraite destinée à satisfaire ses besoins propres&nbsp;;</li><li>Aide par les pays consommateurs pour développer une industrie de transformation de la matière extraite dans le pays producteur, permettant de maximiser la valeur captée localement. Cette aide est associée à des accords de long-terme sécurisant des volumes de matières pour les pays consommateurs&nbsp;;</li><li>Mise à disposition par les pays consommateurs des technologies décarbonantes, permettant aux pays producteurs d’emprunter un chemin de développement le moins carboné possible.</li></ul>4/ Le quatrième levier pose plus fondamentalement la question de comment construire une relation sereine et durable entre besoins en matières premières pour nos activités humaines et limites physiques planétaires.La compétition pour mettre la main sur toujours plus de ressources, afin de toujours plus produire et rechercher ainsi la domination du terrain de jeu économique, se heurte déjà, et se heurtera de plus en plus durement, à la finitude de ces ressources, et plus largement, aux limites physiques du seul vaisseau spatial accueillant l’humanité&nbsp;: la Terre.&nbsp;Après avoir ramené ce besoin en ressources au nécessaire, via la sobriété puis la circularité, l’étape suivante ne serait-elle pas de se les représenter comme un bien commun&nbsp;? Ce bien est nécessaire à tous, par définition, puisque permettant d’atteindre un niveau de vie décent pour l’ensemble de l’humanité. Il mériterait ainsi d’être géré de façon concertée et de ne pas être appropriable par un nombre réduit d’individus au double détriment des autres&nbsp;: dans un jeu à somme nulle, si certains s’accaparent la plus grosse part du gâteau, il en reste moins pour les autres, qui par ailleurs subiront d’autant plus les conséquences environnementales induites par cette surexploitation des ressources.&nbsp;Cette idée d’une gouvernance coordonnée et équitable au niveau international, permettant un accès juste et durable aux ressources-biens communs, peut paraître utopique aujourd’hui. Mais sauf à désirer un avenir dystopique à la Mad Max, la succession probable des crises qui résulteront de la confrontation de nos économies aux limites planétaires pourrait en faire une évidence d’ici quelques années.&nbsp;

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Terres rares : un groupe de 17 métaux aux propriétés voisines, comprenant notamment le neodymium, dysprosium, praseodymium et terbium.

L'étude de l'AIE considérait principalement&nbsp;: cobalt, cuivre, lithium, nickel, et, dans une moindre mesure, niobium, platine, sélénium, silicone, argent, tantale, tellerium, tin, titane, tungstène, vanadium, zinc, zirconium.

Véhicules particuliers et utilitaires légers en France&nbsp;; source&nbsp;: ADEME.

<a href="https://www.usinenouvelle.com/editorial/dependante-de-la-russie-pour-ses-metaux-l-industrie-europeenne-craint-des-ruptures-d-approvisionnement.N1790502">L'Usine Nouvelle</a>

Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, <a href="https://www.cea.fr/comprendre/Pages/matiere-univers/essentiel-sur-matieres-premieres-critiques.aspx">Les matières premières critiques</a>.

<a href="https://ec.europa.eu/growth/sectors/raw-materials/policy-and-strategy-raw-materials_fr">https://ec.europa.eu/growth/sectors/raw-materials/policy-and-strategy-raw-materials_fr</a>&nbsp;

<a href="https://www.ecologie.gouv.fr/investir-dans-france-2030-remise-au-gouvernement-du-rapport-varin-sur-securisation">https://www.ecologie.gouv.fr/investir-dans-france-2030-remise-au-gouvernement-du-rapport-varin-sur-securisation</a>

<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mal%C3%A9diction_des_ressources_naturelles">https://fr.wikipedia.org/wiki/Mal%C3%A9diction_des_ressources_naturelles</a>

Quelle stratégie de résilience pour l'Europe ?

Guerre et transformation bas-carbone : d'une dépendance des énergies fossiles vers celle des métaux ?

Les défis auxquels font face les entreprises dans le cadre de la transition sont complexes et systémiques : impacts physiques du changement climatique, tensions sur les approvisionnements et raréfaction des ressources, impact environnemental des activités, évolution des réglementations et habitudes de consommation…Ils impliquent un changement de paradigme pour les dirigeant·e·s dans la manière d’assurer la pérennité de l’entreprise au regard du monde qui se dessine, dans le respect des limites physiques planétaires. La bonne compréhension de ces enjeux par les Directions générales est donc une étape essentielle à une démarche de fond au sein des organisations, à savoir comprendre les interactions entre l’environnement physique de l’entreprise, la transition bas carbone et sa propre chaîne de valeur. Elle peut néanmoins s’avérer un exercice ardu.Un temps d’accompagnement dédié des dirigeant·es sous forme de séminaire est un premier pas pour surmonter les difficultés et amorcer une réflexion stratégique adaptée à ces multiples enjeux.<h3>La bonne compréhension de ces enjeux par les Directions générales est essentielle et repose sur une préparation efficace en amont pour amorcer une réflexion de long terme au sein d'une entreprise</h3><h4>Quels sont les bénéfices attendus par un séminaire de direction autour des enjeux clés liés aux sujets de transition, climat, biodiversité et ressources ?</h4>Le premier bénéfice est de permettre aux dirigeant·e·s d’en comprendre les interactions, et de savoir les relier aux dépendances et à la chaîne de valeur&nbsp;de l’entreprise sur le moyen et long terme, afin d’anticiper les modifications profondes de leur « terrain de jeu » d’affaires qui surviendront dans les décennies à venir. Une phase introductive par un atelier de sensibilisation ou une conférence courte permet à la direction d’homogénéiser son niveau de connaissances afin de partager une grammaire commune sur ces sujets.

Ce savoir acquis joue un rôle crucial, via l’influence des dirigeant·e·s, sur les prises de décisions stratégiques et la culture de l’entreprise : elle permet d’éclairer les décisions sous un jour nouveau, et d’embarquer le middle management et l’ensemble des femmes et hommes qui composent l’entreprise. Le deuxième objectif est donc de créer un catalyseur pour le changement culturel à partir de la Direction générale, outil puissant pour un alignement stratégique de l’organisation.Enfin, les séminaires sont l’occasion d’apporter de nouvelles idées concernant les opportunités commerciales liées à la transition. Cette dernière, par les changements systémiques qu’elle opère dans l’environnement d’affaires, offre à l’entreprise l’occasion de trouver sa voie et son positionnement dans un vaste champ de possibles, dans lequel tous les acteurs économiques seront en mouvement – volontaire ou subi. Il s’agit d’amorcer une réflexion sur ce nouvel échiquier économique et social, avec ses ruptures technologiques, ses réglementations, ses nouvelles préférences consommatrice·eur·s, son cadre concurrentiel modifié et un besoin renouvelé de produits et services. Un séminaire peut être une occasion et un lieu pour redéfinir les conditions de la réussite entrepreneuriale sous contrainte de limites physiques et biogéologiques.

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<h4>Les séminaires destinés à la Direction générale sont exposés à un certain nombre de difficultés qu’un accompagnement adapté se doit de prendre en compte</h4>Tout d’abord, une erreur fréquente au sein des Directions générales lorsqu’ils abordent ces enjeux est d’en sous-estimer la complexité. Les dirigeant·e·s ont généralement peu d’expertise sur ces problèmes systémiques d’ordre physiques (et non circonscrits à la vision économique), et bénéficient d’encore peu de possibilités pour pallier ce besoin.Par ailleurs, les dirigeant·e·s sont soumis·e·s et accoutumé·e·s à des contraintes de court-terme (cycles financiers et reporting), or les enjeux climatiques et les limites des ressources sont souvent perçus comme des problématiques de moyen et long terme, ce qui peut rendre difficile leur intégration immédiate dans les priorités de la Direction.Ces enjeux viennent remettre en question les modèles économiques, projections et indicateurs de gestion&nbsp;d’entreprises. D’une part, il apparaît que les métriques traditionnelles des entreprises ne sont pas conçues pour intégrer les externalités carbone et plus largement environnementales. La nécessité de revoir ces indicateurs suffit à une formation et un accompagnement dédiés sur ces enjeux. D’autre part, les études prospectives des organisations prennent en compte l’hypothèse dominante d’une production (et d’une consommation) physique croissante, nécessaire et assurée dans un environnement généralement envisagé « toutes choses égales par ailleurs ». Or l’impact physique du changement climatique, le lien énergie-production, la transition bas carbone et l’accès à certaines ressources vont profondément transformer l’ensemble du terrain de jeu des entreprises et des sociétés.&nbsp;Ces modes de gestion sont l’héritage d’une vision où les sciences et techniques permettent de dominer la Nature, boutant l’environnement à une question secondaire. Cette vision est remise en cause aujourd’hui par la multitude de conséquences systémiques du dérèglement climatique, ce que traduit la notion d’anthropocène. A titre d’exemple, les représentations des dirigeant·e·s reposent quasi intégralement sur des comptes en unités monétaires (€ ou $) qui ne tiennent compte ni du climat, ni des flux physiques (tonnes d’acier, de CO2&nbsp;ou litres d’eau…) ni de tout autre élément issu de la Nature – ce y compris pour les acteurs exploitant des volumes considérables de ces ressources&nbsp;(nous le réalisons à nos dépends lors de la réalisation de bilans carbone) ! Pour prendre conscience de ces flux, il est essentiel d’utiliser d’abord des métriques physiques au lieu de se contenter de les monétiser.&nbsp;L’enjeu est donc, pour les Directions et leurs organisations, d’intégrer au sein de la culture et du mode de gestion de l’entreprise la réalité des limites physiques de la planète. Ces nouveaux messages impliquent donc un changement de paradigme qui peut venir heurter des années de formation, un imaginaire et un mode de gestion qui s’appuient sur une approche économique classique, et appréhendent un environnement d’affaires à venir tel qu’on en a fait l’expérience sur les dernières décennies, avec notamment un accès facile à des ressources illimitées.De ce fait, une attention particulière est nécessaire face aux profils des dirigeant·e·s. La nécessité d’aborder le sujet de la sobriété peut aller à rebours d’une tendance partagée plutôt favorable au techno-solutionnisme. Cela implique d’adapter les formats d’accompagnement aux attentes mais également aux personnalités des participant·e·s, c’est-à-dire de bien identifier et savoir surmonter les éventuels obstacles culturels. Il peut s’avérer ardu de faire infuser un message culturellement disruptif pour des personnes qui ne sont, par ailleurs, pas directement impactées par ces changements au quotidien dans leur environnement personnel, ni dans celui de la majorité des personnes qu’elles côtoient.Pourtant, un nombre croissant de Directions générales souhaite bénéficier de séminaires dédiés aux enjeux énergie-climat-biodiversité. Dans la plupart des cas, les Directions sollicitent Carbone 4 pour ce besoin spécifique. Elles envisagent de dédier une demi-journée ou une journée à ces sujets, éventuellement à l’occasion de leur séminaire annuel. Les objectifs sont variés ; souvent, il s’agit d’entamer ou d’approfondir les réflexions de la Direction sur ces enjeux, d’aborder les opportunités d’affaires sous un nouvel angle, d’anticiper les changements majeurs du cadre physique du business ou encore de se projeter sur un horizon de long terme.<h3>Des accompagnements adaptés aux besoins permettent de surmonter les difficultés pour sensibiliser la Direction, passer en revue les enjeux essentiels du modèle d’affaires et esquisser des pistes de réflexions stratégiques</h3><h4>Les ingrédients d’un accompagnement réussi des instances dirigeant·e·s pour amorcer une démarche de fond</h4><ul><li>Suite aux retours d’expérience d'accompagnements déjà réalisés, le premier critère de réussite d’un séminaire le jour J est une préparation soignée, en étroite collaboration en amont, qui permettra de répondre aux besoins et attentes des dirigeant·e·s compte tenu de leurs contraintes propres et de leur culture.</li><li>La préparation amont du séminaire prend en compte la connaissance des personnalités présentes lors du séminaire, de leurs convictions et opinions personnelles. Cela est capital pour bien s’adapter à la culture de l’entreprise, parler le même langage, et agencer les ateliers afin que les participant·es puissent y contribuer dans les meilleures conditions (composition des groupes, affectation des thématiques à traiter, manière de formuler, etc.).</li><li>Les intervenant·e·s de Carbone 4 se positionnent ainsi en tant que facilitatrice·eur·s autant qu’en expert·e·s : nous sommes là pour poser les bonnes questions, permettre aux participant·es de clarifier les enjeux les plus pertinents et prioritaires, faciliter l’amorce d’une réflexion et non pas pour présenter uniquement des faits scientifiques dans une posture descendante.</li><li>Les accompagnements sont d’autant plus efficaces qu’ils intègrent, lors des séminaires, des ateliers participatifs où les dirigeant·e·s peuvent donner forme et voix à leur idées et interrogations. Ces séances de travail collaboratif permettent de s’engager par une posture active et de faire appel à de l’intelligence collective.</li><li>Les intervenant·e·s Carbone 4 ont toujours des profils seniors : cela permet à la Direction d’avoir un temps d’échange privilégié avec des consultant·e·s fort·e·s de plusieurs années d’expertise dans leur domaine.</li></ul><h4>Quelques exemples types d’accompagnement proposés par Carbone 4</h4>

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Les accompagnements de Carbone 4 se déroulent sur des temps allant généralement d’une demi-journée à une journée. Ils incluent un certain nombre de “modules” interchangeables et adaptables en fonction des besoins (voir présentation <a href="https://carbone4.com/files/Accompagnement_des_seminaires_de_Direction_Carbone4_2024.pdf">Accompagnement des séminaires de Direction</a> pour plus de détails). Le choix des modules pertinents se discute en amont de la proposition commerciale.&nbsp;Ces accompagnements visent à aborder des enjeux vastes et systémiques :&nbsp;<ul><li>des enjeux globaux sur les sujets énergie, climat, ressources et biodiversité&nbsp;;</li><li>leurs liens à l’entreprise et son écosystème.</li></ul>Enfin, ils ont pour objectif d'aboutir à des pistes de réflexions stratégiques qui permettront de passer à l’étape suivante : élaboration d’une feuille de route, planification stratégique de moyen-long terme, et définition d’objectifs clairs et d’actions opérationnelles échelonnées dans le temps. Ces modules peuvent être regroupés en 3 catégories.Sensibilisation et compréhension des enjeux globaux et de leur lien à l’entreprise<ul><li>Atelier MyCO2 pour estimer son empreinte carbone personnelle et organisationnelle</li><li>Fresque au choix (du Climat, des Limites planétaires, …)</li><li>Conférence sur les enjeux énergie-climat-biodiversité et liens aux activités de l’entreprise</li></ul>Réflexion prospective et identification des risques et opportunités de transition&nbsp;<ul><li>Immersion dans des mondes bas carbone et construction de nouveaux imaginaires</li><li>Réflexion sur les chocs exogènes pour anticiper les ruptures du business liées aux limites planétaires (par exemple par le moyen de mise en situation avec des articles de presse fictifs)</li><li>Cartographiedes risques et opportunités&nbsp;d’affaires liés à la transition et aux impacts physiques du changement climatique sur l’entreprise</li><li>Synthèse des démarches existantes et gap analysis pour une stratégie climat ambitieuse</li></ul>Transition systémique à l’échelle d’un écosystème d’affaires&nbsp;<ul><li>Atelier Ruptures inter-entreprises ou pour une entreprise : réflexion prospective pour challenger les modèles et les écosystèmes d’affaires dans un environnement en transition (possibilité de les effectuer à l’échelle d’un syndicat, d’une fédération ou d’un groupe d’entreprises sectoriel)</li></ul>Suite au séminaire, un temps d’échange entre l’entreprise accompagnée et Carbone 4 permet d’évaluer comment l’accompagnement a été vécu, et quelles en sont les suites envisagées par la Direction.

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Séminaire de Direction : enclencher la transition face aux limites planétaires 

Clara est manager chez Carbone 4.Au sein du Pôle Stratégie, elle accompagne des entreprises de secteurs variés à identifier les risques et opportunités d'affaires associés à la transition bas-carbone, et bâtir des stratégies intégrant la composante climatique.Avant de rejoindre Carbone 4, Clara a travaillé en tant que consultante dans le domaine de la lutte anti-corruption. Elle diligentait des investigations corporate, des diligences de réputation pré- et post-transactionnelles ainsi que des missions de conformité pour des entreprises et des organisations internationales. Plus récemment, elle a dirigé le Département Stratégie d'un réseau associatif à vocation sociale.&nbsp;

stratégie d’entreprise

analyse prospective

stratégie climat

risques et opportunités de transition

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Manager

Carbone 4 Conseil

The digital sector currently counts for 2.1% to 3.9% of global greenhouse gas (GHG) emissions and 2.5% of France's carbon footprint in 2020. The sector's emissions are rising steadily every year, and could increase by 45% between 2020 and 2030 if the trend remains unchanged.&nbsp;But the GHG emissions represent only part of the environmental impact of digital technology: the sector is exerting increasing pressure on mineral and fossil resources, water use and waste. Lastly, growing demand for electricity and non-recyclable critical metals could come into competition with the increased needs from the low-carbon transition.&nbsp;At the same time, the sector is sometimes promoted as a provider of solutions to the climate crisis, capable of reducing the greenhouse gas emissions of other sectors.&nbsp;This calls for a further investigation of the decarbonisation potential of digital technology and of the steps the sector should take to contribute to the net zero emissions objective.&nbsp;&nbsp;This is the reason why Carbone 4 has launched the NZI for IT project, which aims to guide companies in the digital sector through a progressive questioning process to help them assess the potential positive impacts and also the rebound effects of their solutions, and which was presented to you during this webinar.&nbsp;This work was carried out with the support of 9 corporate sponsors: Back Market, Bureau Veritas, Constellation, IJO, ISAI, OCTO Technology, Orange, OVH, Vusion Group.&nbsp;The webinar was presented in English by the Carbone 4 team: Benjamin Paulmier, Pierre Maquet and Zénon Vasselin.&nbsp;<a href="https://youtu.be/SbnzkPLwrAw?si=TJwaSQfFOAPzilK5&amp;t=2">Watch the replay</a><a href="https://carbone4.com/files/20242712_Webinaire_NZI_4_IT_vf_pour_export_pdf.pdf">Download the presentation</a>

Clara Benedini

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