« Vers une finance responsable et bas-carbone&nbsp;» ? C’est le sujet d’étude que Carbone 4 propose aux étudiant(e)s du master Finance de l’Université Paris Dauphine pour le premier semestre 2018. Une preuve supplémentaire qu’un seuil sans retour a été franchi lors de la COP21 et que le secteur de la finance considère désormais les enjeux ESG et en particulier la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique comme des enjeux incontournables. Carbone 4 aura le plaisir d’associer plusieurs intervenant(e)s externes à ce cours pionnier de 12 sessions afin de proposer aux étudiant(e)s un panel d’expériences et de points de vue variés :&nbsp;<ul><li>Sylvain Boucherand (B&amp;L Evolution, Cofondateur et Ingénieur RSE),</li><li>Dominique Blanc (Novethic, Directeur de la Recherche),</li><li>Ladislas Smia (Mirova, Co-Head of Responsible Investment Research),</li><li>Julien Touati (Meridiam Infrastructure, Director of Corporate Development &amp; Partner),</li><li>Christian Dubost (SNCF, Directeur du développement durable)</li><li>Marine de Bazelaire (HSBC Europe, Head of Sustainability),</li><li>Lise Moret (Axa IM, Head of ESG Quantitative Solutions),</li><li>Caroline Renoux (Birdeo, Fondatrice et Dirigeante).</li></ul>Merci au soutien d’Alain Tord et des équipes de l’Université Paris Dauphine pour la réussite de ce beau projet&nbsp;! Description du cours « Climate change is the Tragedy of the Horizon (…) « Green » finance cannot conceivably remain a niche interest over the medium term ». Le 29 septembre 2015, le discours sur le changement climatique et la stabilité financière de Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre et Président du Conseil de Stabilité financière, a entériné l’ouverture d’une phase nouvelle pour l’intégration des enjeux de développement durable au sein du secteur de la finance. BlackRock, la Caisse des Dépôts et Consignations, ou encore CNP assurances… De nombreux grands acteurs de la finance se sont engagés à intégrer les enjeux ESG, et en particulier climatiques, au sein de leur stratégie d’investissement. Et les métiers de la finance évoluent en conséquence.&nbsp;La finance est-elle en train de devenir un véritable acteur du développement durable ? Quelle démarche et stratégie adopter pour les différents métiers de la finance ? Quelles sont les limites des initiatives et réglementations actuelles ? Le cours « vers une finance responsable et bas-carbone ? » a pour objectif de permettre aux étudiants d’appréhender les enjeux théoriques et pratiques de l’investissement responsable, bas-carbone et résilient aux impacts du changement climatique. Les thèmes spécifiques traités seront les enjeux ESG (environnement, social, gouvernance) avec un approfondissement sur les enjeux énergie/climat qui nécessitent de la part du monde de la finance d'acquérir de nouvelles connaissances à la fois scientifiques, techniques et pratiques. Ainsi, les étudiants seront préparés à appréhender et intégrer ces nouveaux critères fondamentaux de décision dans le cadre de leurs futurs métiers.&nbsp;&nbsp;

Après les investisseurs, les gestionnaires d’actifs et les banquiers… les étudiants en finance planchent sur le climat !

Les signaux sont là&nbsp;: le cadre de reporting climat publié par&nbsp;la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) est en train passer du statut de recommandations à celui de soft law, et peut-être même de hard law. &nbsp; Cette évolution concernant la TCFD appelle à une préparation (accélérée&nbsp;?) des entreprises et de leurs directions à ce nouveau cadre, qui place les risques et opportunités climatiques au cœur de la stratégie.<h4>Si vous avez raté un épisode… la TCFD en résumé</h4>La TCFD a été créée par le G20 lors de la COP21 pour définir des recommandations concernant la transparence financière des entreprises en matière de climat. Présidée par Michael Bloomberg, son rapport final publié en juin 2017 précise les éléments de reporting climat attendus dans les documents de référence des entreprises pour 4 piliers&nbsp;: la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques et les indicateurs et métriques utilisés (voir le résumé de Carbone 4 du rapport final de la TCFD <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.carbone4.com/articles/tcfd-reporting-climat-entreprises-prend-dimension-strategique/">ici</a>).<h4>Les recommandations de la TCFD prises au sérieux</h4>De nombreux signaux montrent une réelle prise en compte des recommandations de la TCFD par divers acteurs&nbsp;:&nbsp;<ul><li>La résolution adoptée par les actionnaires d’Exxon Mobil en 2017 suit les recommandations exactes de la TCFD<a href="#_ftn1">[1]</a></li><li>En juillet 2017, 100 <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="https://www.fsb-tcfd.org/statement-support-supporting-companies-june-2017/">chefs d’entreprise</a> et <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2017/09/SIF_TCFD_Statement_July_2017.pdf">15 régulateurs prudentiels</a>, dont l'ACPR, apportent leur soutien officiel aux recommandations de la TCFD</li><li>En septembre 2017, dans le cadre de l’initiative «&nbsp;Mission 2020&nbsp;»<a href="#_ftn2">[2]</a>, <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.cdsb.net/commit-implement-recommendations-task-force-climate-related-financial-disclosures">10 entreprises</a><a href="#_ftn3">[3]</a> s’engagent à respecter les recommandations de la TCFD dans les 3 ans à venir</li><li>Last but not least, en septembre 2017, la Secrétaire d’Etat Brune Poirson annonce lors d’un déplacement à New-York que la France «&nbsp;poussera pour que les recommandations de la task force sur le reporting climatique TCFD deviennent contraignantes&nbsp;» (Source&nbsp;: AEF)</li></ul><h4>TCFD&nbsp;: comment se préparer&nbsp;?</h4>Le reporting climat de demain sera stratégique ou ne sera pas. Et pour cause&nbsp;: les risques et opportunités financiers liés à la transition énergétique et au changement climatique sont de tailles<a href="#_ftn4">[4]</a>. Il est donc nécessaire que les entreprises s’y préparent car les écarts entre les recommandations de la TCFD et les rapports de gestion des entreprises sont encore importants (voir l’analyse de Carbone 4 sur la compliance TCFD du CAC40 <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.carbone4.com/articles/chemin-reste-t-a-parcourir-entreprises-repondre-aux-recommandations-de-tcfd-application-cac40/">ici</a>).<h4>Voici une liste de questions pour vous guider dans vos réflexions afin de bien appréhender l’ensemble des enjeux climatiques :</h4><ul><li>Gouvernance&nbsp;: Les membres de votre conseil d’administration&nbsp;et les dirigeants de votre entreprise ont-ils bien cerné les enjeux énergie-climat, et les mutations profondes qu’ils vont engendrer d’une manière ou d’une autre ?</li><li>Gouvernance&nbsp;: Le changement climatique est-il intégré de&nbsp;manière centrale dans le dialogue stratégique de&nbsp;haut-niveau de votre entreprise ?</li><li>Stratégie&nbsp;: Challengez-vous la résilience de votre activité&nbsp;dans différents futurs possibles, dont une trajectoire&nbsp;de décarbonation de l’économie, à l’aide d’outils&nbsp;d’analyse de scénarios ?</li><li>Gestion des risques&nbsp;: Les risques physiques et de transition liés au&nbsp;changement climatique sont-ils clairement&nbsp;identifiés au sein de votre entreprise ?</li><li>Indicateurs et Métriques&nbsp;: Disposez-vous des outils nécessaires pour&nbsp;implémenter et suivre le déploiement d’une&nbsp;stratégie bas-carbone globale à l’échelle de votre&nbsp;organisation ?</li><li>Transparence&nbsp;: Mettez-vous correctement en avant les éléments&nbsp;« compatibles TCFD » dans votre rapport de gestion ?</li></ul><h4>Carbone 4 leader de l’accompagnement de grands groupes sur ces thématiques</h4><ul><li>Analyse du degré de prise en compte des recommandations de la TCFD et réglementations dans le rapport de gestion ;</li><li>Accompagnement des équipes avec des outils robustes et des méthodologies innovantes en phase aves ces exigences.</li></ul><a href="#_ftnref1">[1]</a> Extrait de la résolution «&nbsp;Dès 2018, ExxonMobil publie une évaluation annuelle sur les impacts des avancées technologiques et des politiques sur le changement climatique mondial sur le portefeuille d’activités à long terme […] Ce rapport devra évaluer la résilience du périmètre complet de l’entreprise d’ici à 2040 et au-delà, et se pencher sur les risques financiers associés à un tel scénario&nbsp;» Source&nbsp;: https://tools.ceres.org/resources/tools/resolutions/exxon-2-degrees-scenario-analysis-2017/@@s3_view <a href="#_ftnref2">[2]</a> http://www.mission2020.global/milestones/finance/ <a href="#_ftnref3">[3]</a> Liste des entreprises signataires&nbsp;: Aviva, Royal DSM, Enagás, Ferrovial, Iberdrola, Marks &amp; Spencer, Philips Lighting, Wipro Ltd, WPP et la Française Sopra Steria. <a href="#_ftnref4">[4]</a> Les dégâts couverts par le régime CatNat avoisineraient 1,2&nbsp;milliard d’euros pour l’ouragan Irma.&nbsp;En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/15/comment-mesurer-le-cout-d-une-catastrophe-naturelle-comme-irma_5186422_4355770.html#EbzVb4HjpSuBtp2J.99&nbsp;Article rédigé par&nbsp;Juliette DECQ – juliette.decq@carbone4.com&nbsp;

Vers un reporting « TCFD » réglementaire ? Le nouveau cadre de reporting climat des entreprises prend de l’ampleur

Un nombre croissant d’entreprises s’engage sur des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces engagements peuvent être validés par la Science Based Targets initiative (SBTi), une initiative privée fondée en 2015 par le Carbon Disclosure Project (CDP), le United Nations Global Compact, le World Resources Institute (WRI) et le World Wide Fund for Nature (WWF)&nbsp;qui encourage les entreprises à&nbsp;définir des trajectoires de réduction alignées avec les objectifs de l’Accord de Paris (bien en dessous de 2°C ou 1,5°C) sur un horizon de temps allant de 5 à 15 ans<a class="footnoteLink" href="#footnote-1">[1]</a>.Le nombre d’entreprises prenant part à l’initiative SBT va crescendo depuis 2020&nbsp;: en janvier 2022, 2300 entreprises s’y déclaraient engagées<a class="footnoteLink" href="#footnote-2">[2]</a>, soit le double de l’année précédente. En octobre 2020, le millier d’entreprises engagées représentaient une capitalisation boursière de 20 500 Mds$<a class="footnoteLink" href="#footnote-3">[3]</a>.Si l’on peut se réjouir d’une telle dynamique, une question légitime se pose&nbsp;: une fois engagées, ces entreprises tiennent-elles réellement leurs promesses de décarbonation ? La validation d’un objectif de réduction implique-t-elle une réduction effective et suffisante des émissions&nbsp;? Cette problématique intéresse fortement l’ensemble des parties prenantes de ces organisations, des investisseurs qui souhaitent minimiser les risques et maximiser les opportunités de transition, aux régulateurs qui définissent et mettent à jour les obligations de reporting carbone.Pour y répondre, nous nous sommes penchés sur trois études aux périmètres différents, dont les données sont publiques, et qui ont été produites par des cabinets de conseil ou des instituts de recherche universitaires.&nbsp;Tableau 1 - Contexte et périmètre des études exploitées<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/visuel_1_article_prfi.png"></figure>&nbsp;L’analyse d’Accenture s’intéresse à des objectifs appelés «&nbsp;net zéro&nbsp;», un terme qui ne désigne pas uniquement une réduction d’émissions, mais potentiellement aussi des émissions évitées et des contributions au développement de puits de carbone. Cette étude ne prend en compte que les émissions de scopes 1&amp;2.Sur ce périmètre, au cours des dix dernières années, les entreprises affichant un objectif «&nbsp;net zéro&nbsp;» ont réduit leurs émissions de 10% en moyenne entre 2010 et 2019, tandis que celles dépourvues d’objectifs ont vu leurs émissions croître. En revanche, parmi les entreprises européennes étudiées, seules 5% atteindront leur objectif de&nbsp; «&nbsp;neutralité carbone&nbsp;» à la date cible prévue, si elles poursuivent le même rythme de réduction des émissions qu’elles ont atteint entre 2010 et 2019.Ainsi, sur l’échantillon étudié, les entreprises qui se sont fixées des objectifs ont plus tendance à réduire leurs émissions que celles qui ne l’ont pas fait, sur les scopes 1 et 2. En revanche, au rythme actuel, ces réductions ne garantissent pas d’atteindre les objectifs de neutralité de plus long-terme.Le rapport de progression du SBTi de 2020 se limite lui aussi aux émissions de scope 1&amp;2 et concerne des objectifs validés SBT.&nbsp;Il&nbsp;établit que l’entreprise type (comprendre la médiane des entreprises ayant soumis une SBT) a réduit ses émissions annuelles à hauteur de -6,4% par an, ce qui est plus rapide que la vitesse nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C, de -4,2% par an<a class="footnoteLink" href="#footnote-4">[4]</a>. Le top 50 des émetteurs avec des SBT approuvées sont allés à une vitesse de -6,6% par an en moyenne.Ici encore, sur le périmètre considéré, un objectif s’accompagne bien d’une réduction&nbsp;au rythme cohérent avec l’ambition affichée.Dans l’article «&nbsp;Science-Based Targets: On Target ?&nbsp;», des chercheurs de l’Université de Leeds s’intéressent aux&nbsp;scopes 1, 2 et 3. Les analyses portent sur les objectifs eux-mêmes et non sur les émissions directement.&nbsp;Ils montrent que 75 % des cibles qui n'incluent pas les émissions de scope 3 sont en bonne voie ou ont déjà été atteintes. En revanche, ce chiffre tombe à 52%&nbsp;pour les objectifs incluant le&nbsp;scope&nbsp;3. De plus, les objectifs de&nbsp;scope 3 correspondent à des ambitions de réductions moins fortes que pour les scopes 1 et 2. Enfin,&nbsp;toutes les entreprises qui étaient en bonne voie ou qui avaient atteint&nbsp;leurs objectifs&nbsp;en intensité (en tCO2eq/produit par exemple) avaient également réduit leurs émissions absolues.Il semble donc qu’une fois de plus, quand une entreprise&nbsp;s’est fixé un&nbsp;objectif, il y a également une réduction d’émissions. De plus, ces réductions sont assez importantes pour atteindre l’objectif.&nbsp;En revanche, les objectifs de&nbsp;scope 3 sont&nbsp;à la fois moins ambitieux et moins respectés.Toutefois, les auteurs de cet article scientifique nuancent leurs conclusions&nbsp;: d’une part, la majorité des entreprises dont&nbsp;les objectifs ont été atteints avaient déjà fait des progrès significatifs avant l'année d'approbation des objectifs par l’initiative. On peut donc se demander dans quelle mesure ces objectifs étaient ambitieux et si l'initiative a entraîné des mesures supplémentaires dans ces entreprises. D’autre part, la proportion importante de l'échantillon déjà bien classé par le CDP ou simplement y ayant participé (96%) confirmerait que le SBTi a une portée limitée pour élargir les types d'entreprises participant aux activités volontaires de réduction des émissions.&nbsp;Tableau 2 - Réponses des trois études à la problématique<figure class="table"><table><tbody><tr><td>Étude</td><td>Quand il y a un objectif, est-ce qu’il implique une réduction ?</td><td>S’il y a une réduction, permet-elle d’atteindre les objectifs ?</td></tr><tr><td>Reaching Net Zero by 2050, Accenture</td><td>Oui – scopes 1&amp;2</td><td>Non sur la neutralité - scopes 1&amp;2</td></tr><tr><td>SBTi Progress Report</td><td>Oui – scopes 1&amp;2</td><td>Oui sur des objectifs de réduction - scopes 1&amp;2</td></tr><tr><td>Science-Based Targets: On Target?</td><td>Oui – scopes 1, 2Partiellement sur le scope 3</td><td>Oui sur des objectifs de réduction - scopes 1 et 2; scope 3 avec moins de réussites et d’ambition</td></tr></tbody></table></figure>&nbsp;En conclusion, quand on regarde les entreprises qui se sont fixé des objectifs, on constate dans le même temps une baisse d’émissions importante sur les&nbsp;scopes 1 et 2 : c’est un résultat encourageant.&nbsp;La fixation d’objectifs de réduction par les organisations est donc un signal à encourager et à considérer avec attention par les différentes parties prenantes.&nbsp;Cependant, on peut souligner d’importantes limites&nbsp;qui viennent tempérer ces conclusions :<ul><li>Comme mentionné précédemment,&nbsp; il n’est pas clair si les objectifs sont antérieurs aux plans d’actions et aux réductions d’émissions constatés : l’effet décisif de la fixation d’objectif sur la réduction d’émissions n’est pas prouvé.</li><li>Une réduction forte des émissions liées aux scopes 1 et 2 sur le court terme n’est pas la garantie d’une réduction similaire sur le long-terme : les entreprises s’attaquent d’abord aux gisements de réduction d’émissions les plus simples et les plus efficaces. Rien ne garantit que d’autres actions plus complexes puissent être mises en œuvre ultérieurement.</li><li>Les études ne permettent pas de vérifier les moyens mis en œuvre par les entreprises pour réduire leurs émissions de scopes 1 et 2.&nbsp;Or, de nombreux biais existent dans la comptabilité carbone pour réduire ces émissions 1) sans réelle baisse de la consommation d’énergie 2) sans financement de nouvelles capacités renouvelables, deux conditions indispensables pour atteindre la neutralité carbone mondiale. Parmi ces biais, on peut citer par exemple :<ul><li>l’externalisation : les émissions de scope 1 et 2 des activités concernées sont directement transférées en scope 3 et sortent du périmètre</li><li>l’achat de garantie d’origine, par exemple des contrats d’approvisionnement d’électricité renouvelable, qui permettent d’annuler entièrement les émissions en scope 2 sans baisser la consommation d’électricité. De plus, si l’achat de contrats verts par les entreprises part d'une intention louable, ceux-ci ne garantissent pas nécessairement le développement de nouvelles capacités renouvelables : les contrats financent souvent d'anciennes centrales renouvelables largement amorties, comme c’est le cas en France avec la production hydroélectrique<a class="footnoteLink" href="#footnote-5">[5]</a>.</li></ul></li><li>Dans la seule étude qui traite des objectifs incluant le scope 3, ils se révèlent moins ambitieux et peu respectés. Or ce périmètre représente la grande majorité des émissions de GES pour la quasi-totalité des entreprises dans le monde : la baisse du scope 3 est indispensable pour atteindre l’objectif de neutralité carbone mondial.</li></ul>Ainsi, ces premières études doivent être complétées par une analyse incluant notamment l’évaluation du scope 3 et des moyens mis en œuvre pour réduire les émissions de GES. Pour cela, le reporting complet (sur tous les scopes) et précis des émissions par les entreprises doit être encouragé. Or à ce jour et pendant encore plusieurs années, la France reste le seul pays au monde à imposer un reporting des émissions du scope 3.&nbsp;Et n’oublions jamais qu’il y a urgence.&nbsp; Le dernier rapport du GIEC<a class="footnoteLink" href="#footnote-6">[6]</a> souligne une tendance record sur la dernière décennie 2010-2019, période pendant laquelle les émissions&nbsp; ont été supérieures à celles de toutes les décennies précédentes. Une étude scientifique du 21 mars 2022 publiée dans la revue Nature indique également qu’au rythme actuel de croissance des émissions de GES mondiales (qui ont rebondi de 4.8% en 2021), le budget carbone restant pour limiter le réchauffement anthropique à 1,5 °C pourrait être épuisé en seulement 9,5 ans<a class="footnoteLink" href="#footnote-7">[7]</a>.Preuve que l’effort à fournir par l’ensemble des organisations est immense, et largement sous-estimé.&nbsp;

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Les nouveaux critères du SBTi vont exiger un horizon de temps de 5 à 10 ans.

<a href="https://sciencebasedtargets.org/companies-taking-action">https://sciencebasedtargets.org/companies-taking-action</a>

Cette réduction est calculée selon un calcul linéaire.&nbsp;

<a href="https://www.carbone4.com/electricite-verte-outil-pertinent-entreprises">https://www.carbone4.com/electricite-verte-outil-pertinent-entreprises</a>

Source : <a href="https://report.ipcc.ch/ar6wg3/pdf/IPCC_AR6_WGIII_FinalDraft_FullReport.pdf">https://report.ipcc.ch/ar6wg3/pdf/IPCC_AR6_WGIII_FinalDraft_FullReport.pdf</a>

Avec une probabilité de 67 %. Source : <a href="https://www.nature.com/articles/s43017-022-00285-w">https://www.nature.com/articles/s43017-022-00285-w</a>

Objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre : les entreprises tiennent-elles leurs promesses ?

Rupture d’approvisionnement des matières premières, augmentation record des prix de l’énergie : les deux dernières années, marquées par la pandémie du covid et la terrible guerre en Ukraine, ont révélé la fragilité de notre système économique mondialisé et sa dépendance aiguë aux flux lointains de ressources, de personnes et d’énergie.&nbsp;En parallèle, la crise climatique bat son plein. Les événements extrêmes ne cessent de se multiplier : rien que pour le mois d’avril 2022, on peut citer les canicules mortelles en Inde (​​46 °C sont attendus à New Delhi, jeudi 28 avril, 48 °C dans le Rajasthan)<a class="footnoteLink" href="#footnote-1">[1]</a> qui affectent également la production agricole, des inondations en Afrique du Sud, des sécheresses historiques en Californie, et dans une bonne partie de l'Amérique du Sud, des mégafeux en Sibérie, etc. Le dernier rapport du GIEC (paru en avril 2022) nous rappelle que si nous voulons respecter l’Accord de Paris et limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C, les émissions doivent atteindre leur pic entre 2020 et 2025 au plus tard et décroître jusqu’à atteindre la neutralité carbone en 2050. Problème : les émissions annuelles moyennes au cours de la période 2010-2019 ont été supérieures à celles de toutes les décennies précédentes<a class="footnoteLink" href="#footnote-2">[2]</a>.C’est le paradoxe d’un système économique bloqué entre le marteau (trop de ressources) et l’enclume (pas assez de ressources) écologiques.&nbsp;D’une part, il y a largement assez d’énergies fossiles disponibles pour entraîner un réchauffement climatique de grande ampleur : ne comptez pas sur l’épuisement des ressources pour faire le travail.&nbsp; Pour être certain de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C/2°C de réchauffement, il faudrait laisser 80% des réserves prouvées dans le sol.&nbsp;D’autre part, nous consommons trop de ressources par rapport aux quantités disponibles. L’ONG Global Footprint Network calcule ainsi le “jour du dépassement”, c’est-à-dire le jour à partir duquel nous avons consommé le « budget annuel » que nous la planète peut régénérer en un an.&nbsp; Si notre empreinte écologique était soutenable, alors la date serait le 31 décembre. En 2021, il s’agissait du 29 juillet<a class="footnoteLink" href="#footnote-3">[3]</a>.&nbsp;Concernant plus précisément le pétrole, qui alimente au passage 94% des transports mondiaux<a class="footnoteLink" href="#footnote-4">[4]</a>, le pic pétrolier a déjà été atteint en 2008 pour la production conventionnelle, c’est-à-dire le pétrole issu de roches réservoir “classiques”. Dès lors, l’augmentation de la production pour satisfaire nos besoins a été permise par les ressources non-conventionnelles, notamment le pétrole de schiste américain qui a connu un véritable boom sur les dix dernières années, ainsi que les sables bitumineux du Canada. Mais la pérennité de cet approvisionnement est largement remise en question : il faudrait que la production de l’industrie du shale oil double ou triple entre 2019 et 2025 avec d’importants investissements pour ne serait-ce que compenser le déclin des sources traditionnelles, alors que la rentabilité de l’industrie du schiste est loin d’être assurée quel que soit le prix du baril (c’est un secteur historiquement déficitaire). La cure de désintox obligatoire au pétrole, notamment en Europe, n’est pas loin.Une bonne nouvelle dans ce sombre paysage ? Il existe des outils à la disposition des entreprises pour travailler sur ces deux sujets. L’un d’entre eux s’appelle l’empreinte carbone.&nbsp;<h3>La comptabilité carbone n’est pas là que pour “faire joli” sur les rapports annuels</h3>Dans un monde où la performance d’une entreprise, sa pertinence et sa viabilité ne sont appréhendées qu’en euros ou en dollars, la comptabilité carbone se propose comme une méthode complémentaire pour rendre compte de la pérennité de l’entreprise, en se souvenant que les organisations ne sont pas des structures hors sol, qui fonctionnent par «&nbsp;magie&nbsp;». En effet, l’économie fait partie de l’environnement, et en conséquence l’entreprise dépend de flux physiques pour fonctionner correctement&nbsp;: de l’énergie, des matières premières, des personnes et de leur déplacement… Sans camion sur les routes pour transporter les produits, sans matières agricoles disponibles pour alimenter la production de biens alimentaires, il est difficile d’imaginer qu’une entreprise puisse continuer à prospérer très longtemps.L’empreinte carbone, la photo des émissions de gaz à effet de serre générées par l’activité de l’entreprise sur toute sa chaîne de valeur pendant un an, se base sur la comptabilité des flux physiques directs et indirects. Elle permet donc de faire un état des lieux de la dépendance de l'entreprise aux émissions de GES, donc aux ressources fossiles&nbsp;(puisque 80% de notre consommation d’énergie dans le monde est d’origine fossile).&nbsp;Enfin, l’empreinte carbone dit quelque chose sur les risques et opportunités issus de la dépendance plus ou moins forte d’une entreprise au carbone&nbsp;: si la contrainte carbone augmente dans la société, notamment pour tenir les objectifs de neutralité carbone, sous forme de taxes, de réglementations, de nouvelles technologies, de changement de choix des clients ou des salariés, comment l’entreprise va-t-elle être affectée au sein de sa chaîne de valeur&nbsp;?&nbsp; C’est donc une information clé du business modèle, qui devrait être surveillée et pilotée au plus haut niveau de l’entreprise.&nbsp;Mais au fait, est-ce que toutes les entreprises reportent leurs émissions de gaz à effet de serre ? Et sur quel périmètre ?&nbsp;<h3>L’importance d’une comptabilité sur toute la chaîne de valeur</h3>Il y a 6 ans, Carbone 4 publiait un état des lieux des mécanismes de reporting carbone des entreprises dans le monde<a class="footnoteLink" href="#footnote-5">[5]</a>. Un des résultats saillants de l’analyse était que la France, bien que n’étant pas le premier pays à avoir mis en place un reporting obligatoire, était cependant la seule nation à exiger de la part des entreprises concernées de divulguer leurs émissions directes et indirectes, c’est-à-dire les émissions du fameux scope 3.&nbsp;<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/Reporting_pays.png"></figure>Cette singularité provient de l’article 173-IV de la loi de Transition Énergétique (2015), qui a introduit une modification des exigences de publication d’information pour les entreprises concernées<a class="footnoteLink" href="#footnote-6">[6]</a> par la Déclaration de Performance Extra-financière (DPEF, code du commerce, transposition de la directive européenne sur le reporting extra-financier). Le décret d’application de 2016 précise en effet que le champ des informations attendues comprend “les postes significatifs d’émissions directes et indirectes, sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise, c’est-à-dire comprenant l’amont et l’aval de son activité"<a class="footnoteLink" href="#footnote-7">[7]</a>.Pour rappel, le scope 3 représente l’ensemble des émissions en amont et en aval de l’activité directe de l’entreprise. Par exemple, les émissions de fabrication des matières premières utilisées par l’entreprise pour l’amont, ou les émissions associées à l’utilisation des produits vendus, comme le carburant des voitures d’un fabricant d’automobile, pour l’aval. Pour la quasi-totalité des entreprises, le scope 3 représente la majorité des émissions sur la chaîne de valeur : une analyse réalisée à partir des données du programme «&nbsp;supply chain&nbsp;» du CDP indique que les émissions de scope 3 d'une entreprise donnée sont en moyenne 11,5 fois plus élevées que ses émissions comptables directes<a class="footnoteLink" href="#footnote-8">[8]</a>. Ne pas compter le scope 3 (par exemple pour une entreprise pétrolière, ne pas compter les émissions de combustion du pétrole, ou pour un fabricant d’avion, ne pas compter les émissions de combustion du kérosène des avions), c’est comme ne pas voir l’éléphant dans la pièce.&nbsp;<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/28251201308_772c68e525_o.png"><figcaption>Source :&nbsp;<a href="https://www.flickr.com/photos/dullhunk/28251201308">https://www.flickr.com/photos/dullhunk/28251201308</a></figcaption></figure>

Une étude de février 2021<a class="footnoteLink" href="#footnote-9">[9]</a> sur les 2000 plus grosses entreprises dans le monde révélait que plus des trois quarts ne divulguent aucune information sur leurs émissions de GES.&nbsp;

Cette exception française est-elle encore valable en 2022&nbsp;? Plus généralement, que se passe-t-il sur le front des exigences de reporting des informations carbone et plus largement climatiques pour les entreprises&nbsp;? A-t-on progressé sur le front de la transparence de l’information au service, in fine, de l’action climatique&nbsp;?&nbsp;<h3>Petit détour sur les exigences de reporting climatique pour les entreprises</h3>Le reporting climat obligatoires des entreprises ne concerne pas uniquement la publication des émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités. Les informations stratégiques permettant d’appréhender les risques et opportunités climatiques associés à un modèle d’affaires ont été largement influencées par les publications de la Task Force on Climate-Related Financial Disclosure (TCFD), groupe de travail nommé par le&nbsp;Financial Security Board (FSB) en décembre 2015.&nbsp;Partant du constat que les informations publiées à par les entreprises ne permettent pas d’évaluer le risque climat, la TCFD a publié en juin 2017 son rapport final<a class="footnoteLink" href="#footnote-10"><a class="footnoteLink" href="#footnote-10">[10]</a></a>, dont les recommandations apportent trois principales&nbsp;innovations :<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/Innovations_TCFD_3.png"></figure>Les informations demandées (dans ce cadre volontaire) sont donc (et c’est une bonne chose !) beaucoup plus larges que la publication des émissions de GES.L’évolution de la directive de reporting extra-financier européenne (NFRD)<a class="footnoteLink" href="#footnote-11">[11]</a>, transposée en 2018 dans le droit français sous le nom de Déclaration de performance extra-financière, est en grande partie alignée avec les recommandations de la TCFD. En effet, cette déclaration doit présenter le modèle d’affaires de la société, suivi d’une présentation des risques extra-financiers, d’une description des politiques et diligences mises en œuvre et des résultats et les indicateurs de performances&nbsp;pour chaque catégorie d’information. C’est donc une approche qui se concentre sur la matérialité des enjeux climatiques au cœur de la stratégie des entreprises.&nbsp;<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/TCFD_et_transposition.png"></figure><h3>L’Union Européenne devient-elle le fer de lance des exigences de reporting&nbsp;climat ?&nbsp;</h3>Le 21 avril 2021, la Commission a adopté une proposition de directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD), qui modifie et remplace les exigences en matière de rapports de la directive sur les rapports non financiers (NFRD).Cette directive devrait enrichir les informations obligatoires exigées de la part des entreprises sur le volet climatique ainsi que le nombre d’entreprises concernées. Elle met l’accent sur le concept de double matérialité en travaillant non seulement sur les risques climatiques pour les entreprises mais aussi l’impact des entreprises sur le climat.&nbsp;<figure class="image"><img src="https://carbone4.com/files/Tableau_KPMG.png"><figcaption>Source KPMG</figcaption></figure>La version définitive devrait être validée au printemps 2022. Les premiers reporting seraient publiés en 2025 (sur la base de l’année 2024) pour les entreprises déjà concernées actuellement par la NFRD.&nbsp;Concernant le publication des émissions de GES, le compromis final<a class="footnoteLink" href="#footnote-12">[12]</a> proposé par le Parlement européen sur la CSRD de mars 2022 mentionne que «&nbsp;Les normes de rapport sur le développement durable précisent, en tenant compte de l'objet d'une norme particulière, les informations que les entreprises doivent divulguer sur les facteurs environnementaux, y compris les informations sur [...] l'atténuation du changement climatique, notamment [...] les émissions sur tous les périmètres d'émissions de gaz à effet de serre, y compris les émissions de GES des scopes 1, 2 et 3, et d'autres indicateurs pertinents, le cas échéant”<a class="footnoteLink" href="#footnote-13">[13]</a>.Cette mention est cohérente avec la dernière proposition de l’EFRAG concernant le reporting climatique sortie en avril 2022<a class="footnoteLink" href="#footnote-14">[14]</a>.On peut donc supposer que l’Union Européenne pourrait rendre obligatoire la publication des émissions de scope 3 à partir de 2025 pour les grandes entreprises cotées et non cotées.&nbsp;Enfin, notons que les entreprises concernées par la NFDR puis par la CSRD vont également devoir se conformer aux exigences de la taxonomie européenne, c’est-à-dire reporter la part de leurs activités qualifiées de «&nbsp;vertes&nbsp;» par le régulateur européen (reporting des activités éligibles en 2022, reporting des activités alignées à partir de 2023).&nbsp;En conclusion, l’Union Européenne renforce largement son arsenal législatif en matière de transparence climatique, notamment pour les grandes entreprises, qui vont devoir reporter plus d’informations concernant les émissions de gaz à effet de serre, leur stratégie pour contribuer à la neutralité carbone, leur gestion des risques climatiques et la compatibilité de leurs produits et services avec l’économie de demain (à travers les indicateurs de part verte en lien avec la taxonomie).&nbsp;Cependant, le dispositif final de la CSRD (notamment pour les émissions du scope 3) doit tout de même encore être validé,&nbsp;exclurait finalement les petites et moyennes entreprises (PME) cotées en bourse<a class="footnoteLink" href="#footnote-15">[15]</a> et son entrée en vigueur devra attendre 3 ans.<h3>Is America back&nbsp;?</h3>Qu’en est-il Outre-Atlantique&nbsp;? Le gendarme américain des marchés financiers, la SEC (US. Securities and Exchange Commission) a proposé en mars&nbsp;2022 de nouvelles règles de reporting climatique qui deviendraient, si elles sont adoptées dans les deux mois suivants, obligatoires pour des centaines d’entreprises cotées à la Bourse de New York.&nbsp;Cette proposition est également largement inspirée du cadre de la TCFD. Les entreprises seraient contraintes de publier des informations, d'ici 2024 à 2026 selon leur taille, sur&nbsp;:<ul><li>leurs risques climatiques et les impacts matériels réels ou probables sur l’entreprise, sa stratégie, ses opérations et sa condition financière sur le cours, moyen et long terme&nbsp;;</li><li>la gouvernance des risques climatiques et les processus de gestion de ces risques&nbsp;;</li><li>le détail de leurs émissions de gaz à effet de serre (scopes 1 et 2)&nbsp;;</li><li>les mesures et données financières liées au climat&nbsp;;</li><li>des informations sur les cibles et objectifs climatiques, les scénarios et plans de transition, s’ils existent.</li></ul>Concernant le scope 3, il pourrait être rendu obligatoire si l’entreprise s’est fixée un objectif de réduction sur ce périmètre ou si les émissions sont dites matérielles (en valeur absolue<a class="footnoteLink" href="#footnote-16">[16]</a>). Cette obligation serait décalée d’un an par rapport aux scopes 1 et 2 (donc au plus tôt, à partir de 2025 sur la base des données 2024), exclurait les «&nbsp;petites entreprises&nbsp;»<a class="footnoteLink" href="#footnote-17">[17]</a> et pourrait ne pas s’appliquer si «&nbsp;ces informations sont inconnues et ne sont pas raisonnablement disponibles pour le déclarant, soit parce que l'obtention de l'information impliquerait des efforts ou des dépenses déraisonnables, soit parce que l'information est particulièrement connue d'une autre personne non affiliée au déclarant&nbsp;». Cette dernière mention laisse à penser que beaucoup d’entreprises pourraient justifier une absence de reporting du scope 3…

<h4>Et nos amis britanniques, néo-zélandais et japonais&nbsp;?<a class="footnoteLink" href="#footnote-18">[18]</a></h4>Royaume-UniDans le cadre de la SECR<a class="footnoteLink" href="#footnote-19">[19]</a>, seules les grandes sociétés cotées et les sociétés en nom collectif à responsabilité limitée<a class="footnoteLink" href="#footnote-20">[20]</a>&nbsp;sont tenues de déclarer une (toute) petite partie des émissions de scope 3, à savoir celles générées par les voyages d'affaires en voitures de location ou en véhicules appartenant aux employés lorsqu'ils sont responsables de l'achat du carburant. Le reste du scope 3 n’est pas obligatoire, seulement recommandé par le régulateur.&nbsp;Plus récemment en 2022, le gouvernement a mis en place un nouveau reporting climatique obligatoire pour les mêmes entreprises incluant des éléments inspirés du cadre de la TCFD. Les entreprises doivent reporter<a class="footnoteLink" href="#footnote-21">[21]</a> :<ul><li>(a)une description des dispositions de gouvernance de la compagnie en ce qui concerne l'évaluation et la gestion des risques et opportunités liés au climat ;</li><li>(b)une description de la manière dont la compagnie identifie, évalue et gère les risques et opportunités liés au climat ;</li><li>(c)une description de la manière dont les processus d'identification, d'évaluation et de gestion des risques liés au climat sont intégrés dans le processus global de gestion des risques de la société ;</li><li>(d)une description des éléments suivants<ul><li>(i)des principaux risques et opportunités liés au climat qui se présentent dans le cadre des activités de la compagnie, et</li><li>(ii)des périodes de temps par rapport auxquelles ces risques et opportunités sont évalués ;</li></ul></li><li>(e)une description des impacts réels et potentiels des principaux risques et opportunités liés au climat sur le modèle économique et la stratégie de la compagnie ;</li><li>(f)une analyse de la résilience du modèle d'entreprise et de la stratégie de la compagnie, en tenant compte de différents scénarios liés au climat ;</li><li>(g) une description des objectifs utilisés par la société pour gérer les risques liés au climat et pour saisir les opportunités liées au climat, ainsi que des résultats obtenus par rapport à ces objectifs ; et</li><li>(h)une description des indicateurs clés de performance utilisés pour évaluer les progrès réalisés par rapport aux objectifs utilisés pour gérer les risques liés au climat et saisir les opportunités liées au climat, ainsi que des calculs sur lesquels ces indicateurs clés de performance sont basés." ;</li></ul>Dans cette dernière section, il n’est pas précisé sur quel(s) scope(s) les entreprises devraient publier leurs émissions<a class="footnoteLink" href="#footnote-22">[22]</a>.Nouvelle-Zélande<a class="footnoteLink" href="#footnote-23"><a class="footnoteLink" href="#footnote-23">[23]</a></a>Le gouvernement néo-zélandais est en train de valider un nouveau cadre de reporting climat obligatoire pour les entreprises cotées<a class="footnoteLink" href="#footnote-24">[24]</a>, très inspirés des exigences de la TCFD (le volet stratégie est très détaillé). Concernant les émissions de GES, ce reporting inclurait la publication des émissions des scopes 1, 2 et 3 sur toute la chaîne de valeur. Le calendrier prévoit une première publication en 2024 sur la base des données 2023.&nbsp;JaponLe gouvernement japonais incite les entreprises à s’engager pour le climat en lien avec les recommandations de la TCFD, notamment à travers la formulation d’objectif de réduction d’émissions compatible avec la science (en lien avec l'initiative Sciences Based Targets). Le gouvernement a fourni un soutien technique aux entreprises qui sont engagées dans ces initiatives internationales en matière d'environnement et qui visent des efforts ambitieux<a class="footnoteLink" href="#footnote-25">[25]</a>.

<h3>ISSB</h3>Enfin, le nouveau Conseil international des normes de durabilité (ISSB) vise à élaborer des normes de reporting de durabilité axées sur la valeur de l'entreprise. Cette approche permettra aux juridictions nationales et régionales de s'appuyer sur cette base mondiale pour définir des normes supplémentaires. Ce travail devrait aboutir pour fin 2022. Les propositions actuelles, largement inspirées du cadre de la TCFD, incluent un reporting des émissions du scope 3<a class="footnoteLink" href="#footnote-26">[26]</a>.<h3>Pour une comptabilité carbone utile au service de la neutralité carbone</h3>En résumé, malgré des avancées notoires sur la transparence climatique obligatoire des entreprises, la France reste encore&nbsp;(selon l’état actuel de nos connaissances) le seul pays au monde à imposer de façon certaine le reporting des émissions de scope 3&nbsp;: cocorico&nbsp;!&nbsp;Cette spécificité devrait prendre fin à partir de 2024.Si on prend un peu de hauteur par rapport à ce constat un peu réducteur, que doivent faire les entreprises pour prendre à bras le corps le sujet climatique ?Tout d’abord, établir une comptabilité carbone correctement et intelligemment.&nbsp;Correctement, sur un périmètre qui inclut le scope 3, et intelligemment, via des outils et des mailles de calcul qui permettent à l’entreprise de piloter dynamiquement sa stratégie carbone et de suivre les progrès dans le temps. Sur ces deux volets, il y a encore de gros progrès à faire. Et c’est principalement un sujet de moyens dédiés à l’exercice&nbsp;: quand une grande entreprise dispose d’un bataillon respectable de comptables pour le volet financier, elle mandate souvent une ou deux personnes au calcul de l’empreinte carbone sur le périmètre groupe. Et certains représentants d’entreprise de souligner que le calcul des émissions du scope 3 est trop complexe&nbsp;pour être intégré dans les reporting carbone obligatoires. Comparons simplement la complexité des normes comptables IFRS et le standard de compatibilité carbone du GHG Protocole&nbsp;: ce n’est pas un sujet de complexité, c’est un sujet de moyens engagés.&nbsp;Ensuite, profiter de cet exercice pour appréhender la dépendance de l’entreprise aux flux physiques, en particulier énergétiques. Les entreprises pourraient par exemple établir un bilan "dépendance aux fossiles” en analysant l’origine du pétrole, du gaz et du charbon directs et indirects dont elles dépendent et étudier la pérennité de ces flux.&nbsp;

La guerre, l’agriculture et le climat : les limites de notre système alimentaire<a href="https://www.carbone4.com/article-guerre-agri-climat">Cet article</a> de Carbone 4 donne un exemple concret de la dépendance de trois filières agricoles aux ressources énergétiques (la tomate, la volaille, les grandes cultures).

Enfin, s’il est indispensable que les entreprises internalisent la compétence pour disposer d’une empreinte carbone robuste et adaptée aux enjeux stratégiques de l’entreprise, ce n’est pas suffisant pour se projeter dans un monde bas-carbone. Si nous réussissons la transition énergétique, l’économie de 2050 ne ressemblera pas à la copie de l’économie d’aujourd’hui qui aura “simplement” décarboné toutes ses activités. Beaucoup entreprises vont disparaître, d’autres naître, avec un élément indispensable dans l’équation&nbsp;: une sobriété de production et de consommation beaucoup plus importante. Les entreprises doivent donc réfléchir à l’utilité de leurs produits et services et l’adéquation de leur business modèle avec des scénarios de transition contrastés. C’est tout l’objectif du volet “Stratégie” proposé par la TCFD, et dont beaucoup d’éléments vont devenir obligatoires pour de plus en plus d’entreprises dans le monde (en fonction des différentes réglementations).Pour ce faire, la matrice de la Net Zero Initiative et l’analyse par scénario sont d’excellents outils à la disposition des organisations :&nbsp;<ul><li>la Matrice de la <a href="https://www.carbone4.com/publication-referentiel-nzi">Net Zero Initiative</a> pour réfléchir aux émissions évitées par les produits et services (Pilier B) et contribuer à l’augmentation des puits de carbone (Pilier C). Cela permet de se poser la question de l’utilité de ses produits et services pour les autres acteurs de l’économie !</li><li>l’<a href="https://www.carbone4.com/publication-strategie-analyse-par-scenario">analyse par scénario</a> pour comparer l’évolution du business modèle dans des scénarios de transition contrastés, en s’appuyant notamment sur l’évolution des flux physiques.</li></ul>Le challenge est donc de taille&nbsp;: appréhender d’une part finement l’empreinte carbone des activités existantes pour être capable de les décarboner&nbsp;(en se basant donc sur des données physiques précises), tout en orientant le “paquebot” vers de nouveaux produits et services qui limitent la dépendance aux flux physiques non renouvelables. Un véritable exercice d’équilibriste qui mérite du temps, des ressources humaines et des moyens financiers.&nbsp;<h3>Conclusions&nbsp;</h3>Les exigences de reporting carbone et climat des entreprises s’améliorent dans le monde, notamment dans l’Union européenne : c’est une bonne nouvelle, car cela force la discussion concernant d’une part la dépendance des entreprises à l’énergie et aux matières premières, et d’autre part la pérennité de leur business modèle dans une économie neutre en carbone.&nbsp;Cependant, plusieurs années seront encore perdues avant que ces nouveaux dispositifs n’entrent en vigueur. Autant de temps perdu pour le climat, dans un contexte où&nbsp;l’urgence est absolue.C’est pourquoi le régulateur a un rôle indispensable à jouer&nbsp;: plus de transparence et d’informations ne sera pas la garantie de l’action de la part des acteurs privés. Des politiques plus radicales doivent être mises en oeuvre dans tous les secteurs pour planifier la sortie des fossiles et la réduction drastiques de nos consommations d’énergie&nbsp;: c’est avant tout le rôle de la puissance publique.&nbsp;Dans le même temps, les entreprises qui se projettent sur le long-terme et qui raisonnent dans une approche “risques et opportunités” ont tout intérêt à augmenter dès à présent les moyens dévolus au pilotage de leur stratégie carbone et à former leurs cadres aux enjeux écologiques.&nbsp;

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Source : <a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/27/l-inde-ecrasee-par-une-vague-de-chaleur-precoce-et-extreme_6123864_3244.html">https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/27/l-inde-ecrasee-par-une-vague-de-chaleur-precoce-et-extreme_6123864_3244.html</a>&nbsp;

Source : <a href="https://www.carbone4.com/article-giec-groupe3-points-cles">https://www.carbone4.com/article-giec-groupe3-points-cles</a>

Source : <a href="https://www.wwf.fr/jour-du-depassement">https://www.wwf.fr/jour-du-depassement</a>&nbsp;

Source : Atlas des énergies mondiales (2015)

<a href="https://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2016/09/CARBONE4-reporting-carbone-des-entreprises-dans-le-monde-FR.pdf">https://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2016/09/CARBONE4-reporting-carbone-des-entreprises-dans-le-monde-FR.pdf</a>&nbsp;

Pour résumer, les entreprises cotées en bourse et les entreprises non cotées de taille significative

Source&nbsp;: <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000033053048">https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000033053048</a> , <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000033056404/2016-08-22">https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000033056404/2016-08-22</a>&nbsp;

Source&nbsp;: <a href="https://www.xrb.govt.nz/dmsdocument/4377:">https://www.xrb.govt.nz/dmsdocument/4377:</a>

Source : <a href="https://www.scoperatings.com/ScopeRatingsApi/api/downloadstudy?id=57d2d766-2d6f-49ff-99f9-bc5114d67a5f">https://www.scoperatings.com/ScopeRatingsApi/api/downloadstudy?id=57d2d766-2d6f-49ff-99f9-bc5114d67a5f</a>&nbsp;

<a href="https://www.fsb-tcfd.org/publications/final-recommendations-report/">https://www.fsb-tcfd.org/publications/final-recommendations-report/</a>

Source&nbsp;: <a href="https://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2018/06/Note-de-decryptage_Transpos-ition-directive_2018_VF.pdf">https://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2018/06/Note-de-decryptage_Transpos-ition-directive_2018_VF.pdf</a>

Source&nbsp;: <a href="https://www.aefinfo.fr/assets/medias/documents/5/1/517435.pdf">https://www.aefinfo.fr/assets/medias/documents/5/1/517435.pdf</a>&nbsp;

Texte en anglais : The sustainability reporting standards shall, taking into account the subject matter of a particular standard, specify the information that undertakings are to disclose about environmental factors, including information about […] climate change mitigation including […] emissions on all scopes of greenhouse gas emissions, including Scope 1, 2 and 3 GHG emissions, and other relevant indicators, as appropriate”

Source : <a href="https://www.efrag.org/Assets/Download?assetUrl=%2Fsites%2Fwebpublishing%2FSiteAssets%2FED_ESRS_E1.pdf">https://www.efrag.org/Assets/Download?assetUrl=%2Fsites%2Fwebpublishing%2FSiteAssets%2FED_ESRS_E1.pdf</a>&nbsp;

Source&nbsp;: <a href="https://www.esginvestor.net/eu-csrd-sustainability-reporting-delayed-and-narrowed/">https://www.esginvestor.net/eu-csrd-sustainability-reporting-delayed-and-narrowed/</a>&nbsp;

Le seuil de matérialité n’est pas défini par le régulateur. Il est fait mention que le seuil de 40% des émissions de GES pourrait être utilisé comme référence. Source&nbsp;: <a href="https://www.aefinfo.fr/assets/medias/documents/5/1/517684.pdf">https://www.aefinfo.fr/assets/medias/documents/5/1/517684.pdf</a> p.174

<a href="https://www.sec.gov/education/smallbusiness/goingpublic/SRC">https://www.sec.gov/education/smallbusiness/goingpublic/SRC</a>&nbsp;

Source&nbsp;: <a href="https://inspiredenergy.co.uk/secr-reporting-including-scope-3/">https://inspiredenergy.co.uk/secr-reporting-including-scope-3/</a>&nbsp;

Streamlined Energy and Carbon Reporting (SECR)

Définition&nbsp;: Une société en nom collectif à responsabilité limitée ou un partenariat à responsabilité limitée est une forme de société en nom collectif pour laquelle la responsabilité civile des associés n'est pas engagée en cas de faute professionnelle d'un autre associé

Source : <a href="https://www.legislation.gov.uk/uksi/2022/31/made">https://www.legislation.gov.uk/uksi/2022/31/made</a>&nbsp;

Plus de détails ici : <a href="https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1056085/mandatory-climate-related-financial-disclosures-publicly-quoted-private-cos-llps.pdf">https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1056085/mandatory-climate-related-financial-disclosures-publicly-quoted-private-cos-llps.pdf</a>&nbsp;

Source&nbsp;: <a href="https://www.xrb.govt.nz/dmsdocument/4377">https://www.xrb.govt.nz/dmsdocument/4377</a>&nbsp;

Précision pour les entreprises concernées : avec soit des titres de capital, cotés ou non, dont la valeur totale est supérieure à 60 millions de dollars, soit des titres de créance cotés dont la valeur nominale totale est supérieure à 50 millions de dollars

Source : <a href="https://unfccc.int/sites/default/files/resource/The%20Long-term%20Strategy%20under%20the%20Paris%20Agreement.pdf">https://unfccc.int/sites/default/files/resource/The%20Long-term%20Strategy%20under%20the%20Paris%20Agreement.pdf</a>&nbsp;

Source : <a href="https://www.ifrs.org/content/dam/ifrs/groups/trwg/trwg-climate-related-disclosures-prototype.pdf">https://www.ifrs.org/content/dam/ifrs/groups/trwg/trwg-climate-related-disclosures-prototype.pdf</a>&nbsp;

Crise des approvisionnements et du climat : faut-il augmenter les exigences de reporting carbone pour les entreprises ?

La Science-based targets Initiative (SBTi), fondée en 2015 par le World Resources Institute (WRI), le Carbon Disclosure Project (CDP), le Pacte mondial des Nations Unies et le World Wide Fund for Nature (WWF), s’est donné pour mission de «&nbsp;développer des standards, des outils et des orientations permettant aux entreprises de fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) conformes à ce qui est nécessaire pour maintenir le réchauffement de la planète en deçà de niveaux catastrophiques et atteindre l'objectif du zéro net d'ici 2050 au plus tard&nbsp;»<a class="footnoteLink" href="#footnote-1">[1]</a> (soit 5% de baisse des émissions par an).&nbsp;Depuis près de 10 ans, cette initiative a permis de démultiplier les engagements climatiques des entreprises, et de contribuer à faire le pont entre le monde économique et la science.&nbsp;Le 9 avril dernier, le Board of Trustees de l’organisation a toutefois publié un communiqué autorisant l’utilisation de «&nbsp;Certificats d’attribut environnementaux&nbsp;», incluant les crédits carbone, pour atteindre les objectifs de réduction du scope 3 d’une empreinte carbone. Ce choix du Board s’aligne ainsi sur la position des acteurs historiques de la compensation, comme la Voluntary Carbon Market Initiative (VCMI), avec qui la SBTi a récemment noué un partenariat<a class="footnoteLink" href="#footnote-2">[2]</a>.&nbsp;Alors que les salarié·es et le Conseil Technique de l’organisation ont contesté cette décision sur le plan du respect de la gouvernance<a class="footnoteLink" href="#footnote-3">[3]</a>, il apparaît que ce choix est avant tout contestable sur le plan scientifique. La validation définitive de cette orientation, qui pourrait intervenir en juillet, marquerait un net recul dans l’ambition portée historiquement par l’initiative et retarderait dangereusement l’action collective nécessaire à la transition écologique.<h3>Le choix de la facilité et du renoncement&nbsp;</h3>Depuis sa création en 2015, la SBTi est devenue l’un des labels les plus visibles sur le sujet climat&nbsp;: fin 2023, elle annonçait avoir validé les engagements de plus de 4&nbsp;000&nbsp;entreprises. Sa montée en puissance a jusqu’ici permis de rendre ce sujet plus lisible, de fournir un cadre clair, bien que perfectible, et de fixer des exigences de réduction des émissions cohérentes avec la science du climat. Les cibles de beaucoup d’entreprises pionnières labellisées arrivant à échéance en 2025 (et celles des suivantes arrivant peu après), le respect des engagements pris est sur le point d’être vérifié. Or, dans la plupart des cas, les entreprises semblent loin du compte, malgré un cadre déjà accommodant qui permet aux entreprises de se fixer des objectifs en intensité<a class="footnoteLink" href="#footnote-4">[4]</a> : sur 56 engagements arrivant à échéance en 2025 ou avant, et recensés sur le périmètre scope 1+2+3 dans le Monitoring report 2022 de la SBTi<a class="footnoteLink" href="#footnote-5">[5]</a>, seuls 18 (environ 30%) ont atteint plus de 70% de la cible<a class="footnoteLink" href="#footnote-6">[6]</a>.&nbsp;Ce constat aurait dû conduire à ouvrir une réflexion sur les failles du système actuel pour mieux évaluer en amont la crédibilité des engagements (par exemple en rendant publics les moyens déployés en termes d’investissements et de gouvernance) et à une prise de conscience : face au changement climatique, ne pas questionner son modèle d’affaires conduit inévitablement à n’agir qu’à la marge.La soumission d’objectifs SBTi doit venir d’une réflexion profonde sur la résilience “business” de l’entreprise, tant du point de vue des risques physiques que des risques et opportunités de transition (évaluations réalisées par exemple au moyen d’analyses prospectives par scénarios respectant les limites planétaires<a class="footnoteLink" href="#footnote-7">[7]</a>). Cette réflexion doit permettre de confirmer ou repenser la stratégie de l’entreprise, ceci afin de rendre son activité et ses offres de produits et de services utiles dans une économie compatible avec les limites planétaires<a class="footnoteLink" href="#footnote-8">[8]</a> <a class="footnoteLink" href="#footnote-9">[9]</a>.Malheureusement, le Board de la SBTi, sans consulter l’avis de son conseil technique (Technical Council)<a class="footnoteLink" href="#footnote-10"><a class="footnoteLink" href="#footnote-10">[10]</a></a>, semble avoir préféré casser son thermomètre plutôt que d’endosser ce discours de vérité auprès de ses financeurs.<h3>Une position contraire au consensus scientifique et qui contrevient aux principes fondamentaux de la comptabilité carbone</h3>La première raison qui rend cette option incohérente est d’ordre définitionnel. L’empreinte carbone est un inventaire des émissions dont dépend une activité pour fonctionner&nbsp;; or, l’achat de crédits carbone n’affecte en rien ces liens de dépendance. L’entreprise ayant acheté des crédits carbone pour «&nbsp;compenser&nbsp;» ses émissions n’est pas moins exposée qu’auparavant.L’autre argument est d’ordre physique. Deux grandes familles de projets structurent le marché des crédits&nbsp;: les projets visant à éviter des émissions , et les projets visant à capter du CO2 dans l’atmosphère. Ni l’un ni l’autre ne peuvent «&nbsp;compenser&nbsp;» une tonne de CO2e comptabilisée dans une empreinte carbone&nbsp;:&nbsp;<ul><li>D’un point de vue physique, une tonne de GES évitée n’est pas équivalente à une tonne de GES émise : la seconde correspond à un gaz désormais dans l’atmosphère là où la première correspond à un écart entre les émissions effectives, et celles qui auraient pu avoir lieu. Dit autrement, l’augmentation des émissions évitées garantit uniquement de faire mieux que le business-as-usual, mais pas de diminuer les émissions dans l’absolu. Mettre sur le même plan un crédit carbone d’évitement et une émission de scope 3 est donc contestable.</li><li>Mais le recours aux crédits carbone dits de séquestration pour compenser n’est pas plus acceptable. Citons seulement deux problèmes :<ul><li>Premièrement, cela revient à mettre sur le même plan une tonne de CO2 déjà émise avec une captation de CO2 attendue (donc incertaine), qui doit se dérouler sur plusieurs années. S’agissant d’un projet forestier par exemple, la séquestration du CO2 a lieu sur des décennies de croissance de l’arbre, et non pas à la date d’achat du crédit.</li><li>Ensuite, le potentiel de séquestration de carbone est limité, et ne permet pas de «&nbsp;compenser&nbsp;» l’intégralité des émissions<a class="footnoteLink" href="#footnote-11">[11]</a>. C’est d’ailleurs ce qui avait amené le standard «&nbsp;Net Zero&nbsp;» du SBTi à ne promouvoir «&nbsp;l’élimination&nbsp;» des émissions des entreprises qu’une fois réduites à un niveau résiduel incompressible en 2050, au terme d’un processus de réduction des émissions de l’ordre de -90% par rapport aux niveaux actuels.</li></ul></li></ul>L’impasse de la compensation, d’un point de vue physique, a abouti à un consensus large des instances de comptabilité carbone pour exclure toute fongibilité entre les crédits carbone et les empreintes carbone des entreprises. Tous les organismes faisant autorité sur le reporting climat (UNFCCC, Bilan Carbone, ISO 14064, GHG Protocol…), et plus récemment la CSRD<a class="footnoteLink" href="#footnote-12"><a class="footnoteLink" href="#footnote-12">[12]</a></a>, interdisent de soustraire les crédits carbone de ses émissions. La SBTi, elle aussi, insistait jusqu’ici sur ce point<a class="footnoteLink" href="#footnote-13">[13]</a>. Valider un recours aux crédits carbone pour atteindre les cibles de réduction de scope 3 constituerait donc une volte-face et un dévoiement de la démarche SBTi. Une incitation au financement de projets de décarbonation hors de la chaîne de valeur peut pourtant être mise en oeuvre sans diminuer l’ambition sur sa propre réduction d’émissions ou sans céder à la logique de compensation&nbsp;: les crédits carbone sont utiles et concourent à l’effort commun à condition d’être conçus comme un complément à l’action engagée dans sa propre chaîne de valeur (cf. conclusion).

<h3>Un choix qui serait inefficace et nuisible à la cause climatique</h3>Le recours aux crédits carbone entretiendrait l’illusion selon laquelle une entreprise peut seule, uniquement à coups d’euros, se débarrasser du problème. Or, l’une des vertus principales du fameux scope 3 (sa principale difficulté aussi) réside précisément dans l’exigence de coopération qu’il implique&nbsp;: il permet ainsi de resituer l’entreprise dans son réseau d’attachements, d’embarquer, au-delà de soi, d’autres acteurs, par un jeu d’influences mutuelles. Nombre d’entreprises peuvent encore sous-estimer l’ampleur des efforts à accomplir pour parvenir à réduire les émissions de ce scope&nbsp;3&nbsp;: offrir des moyens de contourner la difficulté, en ouvrant le recours aux crédits carbone, maintiendrait l’illusion d’une transition écologique facile, et retarderait d’autant la mise en oeuvre d’actions pleinement transformatives. Or, le véritable enseignement à tirer, pour une entreprise soumettant un objectif SBT, devrait être le suivant&nbsp;: le verdissement à la marge de son activité, sans mise en cause profonde du business-as-usual, ne suffira pas ; la crise écologique appelle une redirection profonde des modèles d’affaires.&nbsp;Contre-productive, l’orientation portée par le Board of Trustees l’est également du point de vue du fléchage des flux financiers, car elle envoie de mauvais signaux et brouille le débat : une industrie fortement carbonée pourrait demain, parce qu’elle aurait acheté des crédits carbone, être considérée comme «&nbsp;alignée sur une trajectoire 2°C&nbsp;», là où une PME spécialisée dans la rénovation des bâtiments, qui aurait choisi d’investir pour développer son activité, serait tenue pour moins vertueuse. Admettre le recours aux crédits carbone reviendrait en somme à faire la part belle aux entreprises capables de payer très cher (celles-là mêmes pour qui les transformations sont les plus complexes) ces sortes d’indulgences revisitées.&nbsp;Cette porte ouverte supplémentaire, présentée par les tenants de la compensation comme un outil pour développer le financement de projets, est enfin nuisible de ce point de vue. En analysant la performance climat par le prisme d’un unique chiffre, résultat de la soustraction entre émissions et crédits, elle cristallise l’enjeu autour de la quantité séquestrée plutôt que sur la qualité des projets. L’afflux de demande en crédits carbone risque ce faisant d’encourager le développement des projets les moins coûteux et les moins qualitatifs. L’existence de labels, qui tend à assurer un niveau de qualité minimale, n’est pas une garantie absolue<a class="footnoteLink" href="#footnote-14">[14]</a>, et n’est pas suffisante pour orienter les flux vers les meilleurs d’entre eux (sérieux de la gouvernance, prise en compte de la biodiversité…).<h3>Conclusion - Sortir par le haut de la crise ouverte par l’annonce du Board de la SBTi</h3>D’autres approches sont pourtant possibles pour répondre à la fois au besoin de décarboner nos activités, et à la nécessité de déployer des projets de financement de la transition. C’est en particulier ce que s’attache à construire la Net Zero Initiative<a class="footnoteLink" href="#footnote-15"><a class="footnoteLink" href="#footnote-15">[15]</a></a>, en proposant une méthode de reporting fondée sur la logique de contribution à l’objectif de neutralité carbone planétaire, c’est-à-dire sur l’idée qu’une entreprise doit prendre part à un effort collectif, plutôt que chercher seule à compenser ses émissions. Le cadre proposé par la Net Zero Initiative se fonde pour cela sur trois leviers d’actions, non fongibles :&nbsp;<ul><li>réduction de l’empreinte carbone – pilier A du référentiel,</li><li>promotion de produits décarbonants (prioritairement via sa propre activité, puis via le recours aux crédits carbone d’évitement) – pilier B,</li><li>contribution à l’effort de séquestration de carbone et de préservation de la biodiversité (dans sa chaîne de valeur ou via l’achat de crédits carbone) – pilier C.</li></ul>Parce qu’elle insiste sur la nécessité de ne négliger aucun de ces trois piliers, cette approche est à la fois plus robuste, plus juste, et plus efficace.&nbsp;<ul><li>Robuste car elle est conforme aux conclusions du GIEC, qui appelle d’une part à réduire les émissions (pilier A)<a class="footnoteLink" href="#footnote-16">[16]</a>, et pour cela, à revoir son offre de produits et services (pilier B)<a class="footnoteLink" href="#footnote-17">[17]</a>, et d’autre part à développer les puits de carbone (pilier&nbsp;C)<a class="footnoteLink" href="#footnote-18">[18]</a>.</li><li>Juste, car elle permet de valoriser la contribution des organisations qui mettent à disposition des solutions innovantes pour la transition : une entreprise fabricant des vélos, en développant son activité, peut avoir besoin d’accroître ses émissions directes pour décarbonner la mobilité. La Net Zero Initiative priorise par ailleurs les actions dans la chaîne de valeur, les plus difficiles, mais aussi les plus efficaces, sur les projets hors de la chaîne de valeur.</li><li>Efficace car elle permet de cartographier précisément les efforts des organisations, et donc<ul><li>1) de les inciter à mobiliser l’ensemble des leviers ;</li><li>2) de diriger les flux financiers vers les plus vertueuses.</li></ul></li></ul>Cette approche, encore en développement, nous semble, pour toutes ces raisons, apporter des éléments de réponse aux défis soulevés par la crise que traverse la SBTi. Nous espérons qu’elle alimentera les réflexions à venir. &nbsp;

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&nbsp;Site internet de la SBTi traduit par Carbone 4, <a href="https://sciencebasedtargets.org/about-us#what-we-do">https://sciencebasedtargets.org/about-us#what-we-do</a> &nbsp;

<a href="https://www.greenbiz.com/article/sbti-yes-companies-can-use-carbon-offsets-abate-certain-scope-3-emissions">https://www.greenbiz.com/article/sbti-yes-companies-can-use-carbon-offsets-abate-certain-scope-3-emissions</a> &nbsp;

Lettre des salarié.e.s reprise dans Clancy, H. (2024, 11 avril). Read the leaked protest letter from SBTi staff angry over new carbon offset policy. Greenbiz. <a href="https://www.greenbiz.com/article/read-leaked-protest-letter-sbti-staff-angry-over-new-carbon-offset-policy">https://www.greenbiz.com/article/read-leaked-protest-letter-sbti-staff-angry-over-new-carbon-offset-policy</a>A noter que le Board a depuis fait savoir que les principes de gouvernance seront respectés pour la décision finale des modalités d’application. &nbsp;

Les objectifs en intensité consistent à réduire les émissions par unité physique produite ou par €. Cette possibilité vise notamment les entreprises en forte croissance et/ou celles qui contribuent le plus fortement à la transition, mais en pratique beaucoup d’entreprises s’en emparent. &nbsp;

<a href="https://sciencebasedtargets.org/reports/sbti-monitoring-report-2022">https://sciencebasedtargets.org/reports/sbti-monitoring-report-2022</a> &nbsp;

C’est-à-dire ont réalisé 70% de la baisse attendue des émissions.

Voir <a href="https://www.carbone4.com/expertises/resilience">https://www.carbone4.com/expertises/resilience</a> et<a href=" https://www.carbone4.com/expertises/innovation/ifinitiative"> https://www.carbone4.com/expertises/innovation/ifinitiative</a> &nbsp;

<a href="https://www.carbone4.com/cp-emlyon-chaire-strategie">https://www.carbone4.com/cp-emlyon-chaire-strategie</a> et <a href="https://www.carbone4.com/webinaire-strategie-entreprise-urgence-climatique">https://www.carbone4.com/webinaire-strategie-entreprise-urgence-climatique</a> et <a href="https://www.ifinitiative.com/">https://www.ifinitiative.com/</a> &nbsp;

Sur le marché européen, ce travail sera quoi qu’il arrive rendu nécessaire par la CSRD LIEN VERS L’ARTICLE 2 CSRD., pour autant que celle-ci soit utilisée comme un outil de refonte stratégique et transformation, plutôt que comme un simple exercice de conformité réglementaire. &nbsp;

Lettre reprise dans Clancy, H. (2024, 11 avril). Read the leaked protest letter from SBTi staff angry over new carbon offset policy. Greenbiz. <a href="https://www.greenbiz.com/article/read-leaked-protest-letter-sbti-staff-angry-over-new-carbon-offset-policy">https://www.greenbiz.com/article/read-leaked-protest-letter-sbti-staff-angry-over-new-carbon-offset-policy</a> &nbsp;

GIEC, WGIII, chap. 7 &nbsp;

CSRD, Delegated Act, AR 45 (f) &nbsp;

Voir les règles de calcul des objectifs court-terme de mars 2024, p.&nbsp;10 : <a href="https://sciencebasedtargets.org/resources/files/SBTi-criteria.pdf">https://sciencebasedtargets.org/resources/files/SBTi-criteria.pdf</a> &nbsp;

Thomas, P-L. (2023, 30 août). Verra, leader des crédits carbone, une nouvelle fois épinglé. La Croix.&nbsp; <a href="https://www.la-croix.com/Economie/Verra-leader-credits-carbone-nouvelle-fois-epingle-2023-08-30-1201280701">https://www.la-croix.com/Economie/Verra-leader-credits-carbone-nouvelle-fois-epingle-2023-08-30-1201280701</a> &nbsp;

<a href="https://www.net-zero-initiative.com/fr">https://www.net-zero-initiative.com/fr</a> &nbsp;

Voir travaux du groupe 1 du GIEC notamment. &nbsp;

Voir travaux du groupe 2 du GIEC notamment.

Voir travaux du groupe 3 du GIEC notamment.

 Pourquoi la volonté de la SBTi de compter les crédits carbone comme des réductions d'émissions est-elle problématique ? Décryptage.

La Science Based Target Initiative accusée de greenwashing

Juliette est co-directrice de la Carbone 4 Académie, le centre de formation de Carbone 4 pour les professionnels.Auparavant, Juliette a été manager au sein des équipes conseil de Carbone 4, co-responsable du pôle Atténuation et contributrice du pôle Finance. Experte de la comptabilité carbone et des stratégies de décarbonation, Juliette a accompagné de nombreuses entreprises et acteurs financiers pour structurer leur gouvernance climat, leur stratégie de long-terme et les plans d’action opérationnels.Juliette a mené de nombreuses missions de formation et d’animation de séminaire pour des groupes de 20 à 100 personnes (définition du programme, développement de supports interactifs, maîtrise de techniques d’animation comme les Open Space Technology, les simulations et jeux de rôle, …). Elle a été enseignante de l’Université Paris Dauphine pendant 5 ans pour le cours «&nbsp;Finance&nbsp;verte » délivré aux étudiants du M1 Finance depuis 2018.Avant de rejoindre Carbone&nbsp;4, Juliette a travaillé pour le Think &amp; Do Tank CliMates comme Chargée éducation climat où elle a encadré deux projets de simulation des négociations internationales sur le climat, dont <a target="_blank" href="https://www.youtube.com/watch?v=qTg1VIY1ctY">«&nbsp;Lycéens Franciliens, notre COP21</a> » (100 lycéens, 70 enseignants) en partenariat avec la Région Ile-de-France, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie d’Ile de France et les académies de Créteil, Paris et Versailles.

stratégie climat

animation de formations et séminaires

comptabilité carbone

formation

facilitation et intelligence collective

finance  (private equity et infrastructures)

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Co-directrice Carbone 4 Académie

Carbone 4 Académie

CIARA

On Thursday, 2nd of July, Carbone 4 and the 2-infra challenge initiative sponsors were&nbsp;happy to&nbsp;host&nbsp;a webinar about the new methodology on assessing infrastructure portfolio’s compatibility with a 2°C scenario.&nbsp;The webinar&nbsp;was co-organized with <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.ltiia.org/">LTIIA</a> (Long Term Infrastructure Investors Association). Agenda&nbsp;&nbsp;<ul><li>Welcome: François Bergere, LTIIA</li><li>Introduction: Carel Cronenberg, EBRD</li><li>Portfolio’s climate temperature methodology, Carbone 4</li><li>Q&amp;A</li></ul>About 2-infra challenge&nbsp; To achieve the objectives of the Paris climate agreement, it is essential to redirect funding towards infrastructure that will enable the low carbon transition. The choices made in terms of infrastructure today are decisive for the amount of greenhouse gases that will be emitted by their use over decades after their construction. In addition, infrastructure is highly exposed to the risks raised by climate change, particularly physical risks and transition risks, which can lead to losses in value. To align their investment strategy with a 2-degree trajectory and to manage climate risks, infrastructure finance actors need operational and shared tools. In this context and with its rich experience, Carbone 4 has launched the "2-infra challenge" methodology, which will allow infrastructure investors and managers to answer two questions: •&nbsp;&nbsp; &nbsp;Is my investment strategy aligned with the 2 degree objective and how to foster the correct trajectory to achieve this goal? •&nbsp;&nbsp; &nbsp;To what extent are my assets exposed to climate risks including transition risks and physical risks?&nbsp;&nbsp;<a href="http://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2020/09/Carbone4_2-infra_challenge_methodological_guide_july2020.pdf">Download the guide</a><figure class="image"><img src="http://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2020/06/10ee3413-ac57-467f-b756-503709711afe-728x1024.png" alt=""></figure><figure class="image"><img src="http://www.carbone4.com/files/wp-content/uploads/2020/06/eb240afa-b296-4b28-ad0b-bd45764fc4c1-1024x159.png" alt=""></figure>

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Webinar - Aligning infrastructure portfolios with the Paris Agreement : new tool available!

Dans le cadre de leur stratégie climat, la plupart des entreprises privilégient l'achat d'électricité verte à travers des contrats de garanties d’origine. Le but : promouvoir les énergies renouvelables et réduire leur empreinte carbone (scope 2).&nbsp;<ul><li>Mais quel rôle jouent véritablement les garanties d’origine&nbsp;dans le développement de l’électricité renouvelable en France et en Europe ?</li><li>Et comment bien appréhender la place des garanties d’origine dans le cadre d'une stratégie carbone ambitieuse ?</li><li>Quelles autres possibilités&nbsp;existe-t-il&nbsp;pour "verdir" son électricité ?</li></ul>Autant de questions auxquelles <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.carbone4.com/staff/juliette-decq/?mc_cid=bb6cf1ed43&amp;mc_eid=[UNIQID]">Juliette Decq</a>&nbsp;et <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="http://www.carbone4.com/staff/celia-foulon/?mc_cid=bb6cf1ed43&amp;mc_eid=[UNIQID]">Célia Foulon</a>,&nbsp;de Carbone 4,&nbsp;ont répondu&nbsp;mardi 19 mars de 17h à 18h.&nbsp;

Webinar Electricité "verte" et garanties d’origine : un outil pertinent pour les entreprises ?

La <a href="https://www.carbone4.com/training">Carbone 4 Académie</a> a proposé un webinaire de présentation du nouveau parcours d'apprentissage centré sur les éco-émotions.&nbsp;Ce parcours innovant de 5h, en e-learning, a été développé en partenariat avec Charline Schmerber, psychopraticienne et experte des éco-émotions. A prix libre, il s'adresse à tous·tes : individus, professionnel·les ou étudiant·es. Savoir identifier ses émotions, leur donner leur juste place, comprendre les messages qu’elles nous transmettent, c’est créer les conditions d’une formidable et libératrice mise en mouvement, au niveau individuel mais aussi au niveau collectif.&nbsp;Juliette Decq, co-directrice de la Carbone 4 Académie, et Charline Schmerber, vous ont présenté ce parcours et son contenu inédit.&nbsp;Pour vous inscrire au parcours Eco émotions : <a href="https://www.carbone4.com/training/eco-anxiety-emotions">https://www.carbone4.com/training/eco-anxiety-emotions</a>&nbsp;

Psychopraticienne

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Carbone 4 Académie - Présentation du parcours éco-anxiété, éco-émotions

Le 6 mars 2024, la Carbone 4 Académie fut heureuse de vous convier au webinaire de présentation de sa nouvelle formation professionnelle “Construire sa feuille de route biodiversité”.&nbsp;Les entreprises ont un rôle central à jouer dans la lutte contre l’érosion sans précédent de la biodiversité. Pour cela, elles doivent comprendre leurs liens avec les écosystèmes et transformer leurs activités pour réduire leur empreinte sur la biodiversité.&nbsp;Cette nouvelle formation hybride (en ligne + journée en présentiel) de 12h sur 3 semaines offre donc un panorama complet des problématiques posées par la question de la biodiversité en entreprise et se concrétise par la constitution d’une feuille de route méthodologique personnalisée afin de se mettre en action tout en répondant aux nouvelles réglementations.&nbsp;Loin d’un cadre uniquement théorique, le parcours a été pensé de façon opérationnelle autour de nombreux cas pratiques communs et individualisés inspirés de l’activité conseil de la pratique biodiversité de Carbone 4 et avec l'intervention d'un chercheur du Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN).&nbsp;Les équipes de la Carbone 4 Académie et de la pratique biodiversité de Carbone 4 ont présenté lors du webinaire le déroulé de la formation et ont répondu aux questions du public. Découvrez notre replay ici :&nbsp;<figure class="media"><oembed url="https://youtu.be/iSSng9eAC2E"></oembed></figure>&nbsp;&nbsp;

Juliette Decq

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